Lutte contre le Coronavirus :La viande de brousse toujours consommée et vendue à l'ouest

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Lutte contre le Coronavirus :La viande de brousse toujours consommée et vendue à l'ouest

Le 19/04/20 à 06:06
modifié 19/04/20 à 07:44
La viande de brousse est toujours vendue et consommée dans les régions ouest de la Côte d'Ivoire malgré la mesure d’interdiction du gouvernement suite à la propagation du coronavirus. Néanmoins, la viande d’animaux sauvages telles que les chauves-souris, les rongeurs et les antilopes de forêt a presque entièrement disparu des étals du marché dans les villes de Man, Danané, Guiglo et Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Ceci, grâce à la sensibilisation entreprise par les autorités depuis la progression de la pandémie à coronavirus dans le pays. Mais, ce n’est pas le cas dans les villages et campements reculés où la viande est toujours consommée malgré les risques.
Lors d’une visite dans un campement dans le département de Man, le week-end dernier, nous avons été surpris de voir une femme et ses enfants en train de dépecer un agouti en pleine journée. « La vie n’est pas facile ici, au campement. Nous n’avons pas de moyens pour acheter la viande de bœuf et le poisson. Nous sommes obligés de manger la viande de brousse surtout que l’élevage de bétail n’est pas répandu par ici », a déclaré la dame qui a refusé de nous dévoiler son identité. Avant d’ajouter qu’elle croyait que la mesure de lutte contre le coronavirus, consistait seulement à laver les mains avec du savon régulièrement et à ne pas se serrer les mains.
A Logoualé, ville située à la porte d'entrée de la région du Tonkpi, la décision d’interdiction de la consommation de la viande de brousse est également foulée aux pieds par des restauratrices qui ont trouvé le moyen d'exercer dans la clandestinité. Nous avons constaté que certaines communautés rurales ont besoin de cet apport en protéines et sont déterminées à conserver leurs pratiques de chasse traditionnelle.
Pour être servi en viandes de brousse dans les différents restaurants de la ville, il faut être accompagné d’un habitué des lieux. Dans les assiettes de notre guide se trouvait la viande de Pangolin (alors qu'il avait commandé de la viande de chat à la restauratrice), espèce en voie de disparition mais également désignée comme porteur du coronavirus.
« C’est le code. Quand on dit chat ou coronavirus, les restauratrices savent qu’on parle de viande de brousse », nous a expliqué notre guide. Pour la restauratrice, dame K.A., sans la viande de brousse, la clientèle baisse énormément. Elle est donc obligée de continuer leur commerce. Elle soutient que les agents des forces de l’ordre ayant pour mission de veiller au strict respect de la mesure d’interdiction et la fermeture des restaurants figurent au nombre de ses clients. « De nombreux fonctionnaires n'ont pas leurs familles ici. Ils doivent manger pour travailler. Donc nous préparons pour eux parce que nous avons de la famille aussi à nourrir. Nous faisons tout pour respecter les conditions d'hygiène et nous privilégions les livraisons de repas pour éviter un grand rassemblement des clients. Je demande aux autorités de privilégier cette option pour éviter la mort de notre secteur d'activité », justifie-t-elle.
Des habitants de l’ouest interrogés croient à l'existence d'une menace réelle du coronavirus mais ne cèdent pas à la panique. Ils pensent que le respect des consignes des autorités administratives est la solution pour freiner la pandémie.
Le 19/04/20 à 06:06
modifié 19/04/20 à 07:44