Lutte contre le Trafic illicite en mer: Douaniers, gendarmes, policiers, marins des Etats du Golfe de Guinée se forment au contrôle des conteneurs

Commandant Abé Aké Lazare, directeur de l'Ismi (au centre) et ses partenaires entendent à travers ce séminaire, renforcer les capacités des participants pour un meilleur contrôle des conteneurs. (DR)
Commandant Abé Aké Lazare, directeur de l'Ismi (au centre) et ses partenaires entendent à travers ce séminaire, renforcer les capacités des participants pour un meilleur contrôle des conteneurs. (DR)
Commandant Abé Aké Lazare, directeur de l'Ismi (au centre) et ses partenaires entendent à travers ce séminaire, renforcer les capacités des participants pour un meilleur contrôle des conteneurs. (DR)

Lutte contre le Trafic illicite en mer: Douaniers, gendarmes, policiers, marins des Etats du Golfe de Guinée se forment au contrôle des conteneurs

Le 11/03/20 à 13:15
modifié 11/03/20 à 13:15
Un séminaire de formation de quatre jours se tient, du10 au 13 mars, à l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer (Arstm), à Yopougon.
Une vingtaine d’agents de sécurité, militaires et paramilitaires, bénéficient du 10 au 13 mars, à l’académie des Sciences et techniques de la mer (ARSTM), à Yopougon, d’une formation, sur le « ciblage et le contrôle des conteneurs ».

Ce sont essentiellement, des gendarmes, policiers, douaniers, administrateurs des affaires maritimes, officiers de marine, en provenance des 12 pays du Golfe de Guinée. A savoir, Bénin, Cap vert, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Nigeria, République du Congo, RDC, Sénégal, Sierra Leone, Togo.

C’est une initiative de la coopération française, via la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD), en partenariat avec la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects française (DGDDI), le poste de l’attaché douanier régional et l’Institut de Sécurité maritime interrégional (Ismi), basé à l’Arstm.

A la cérémonie d’ouverture, le directeur de l’ISMI, Commandant Abé Aké Lazare, a indiqué que ce cette formation a pour but, d’offrir un cadre pour le renforcement des capacités des structures et services en charge du recueil, de l’analyse et du traitement de renseignements, en vue du ciblage des opérations à risques sur les conteneurs.

En effet, dira-t-il, le golfe de Guinée connait depuis les années 2000 une croissance exponentielle de la conteneurisation, accompagnée par une modernisation des infrastructures. « A côté du commerce légal de marchandises, ce vecteur est également utilisé par des organisations de fraude pour mettre en place tous types de trafics illicites : stupéfiants, faux médicaments, espèces protégées, armes etc. », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter : « Ce séminaire qui fait suite à celui organisé en 2018, est d’un niveau plus relevé. Il vise à aider les professionnels à la maitrise des techniques de contrôle des flux de conteneurs qui alimentent nos économies », a-t-il affirmé.

Le Commandant Abé Lazare a aussi noté que cette formation est d’autant plus nécessaire, qu’en Afrique de l’Ouest et du Centre, les ports sont le principal point d’entrée et de sortie des flux de marchandises, et à moindre échelle, des personnes. « Leur importance stratégique pour les économies africaines n’est plus à démontrer. Dans ce contexte, la sécurité portuaire participe évidemment de la sécurité maritime de manière globale, et partant, de la sécurité nationale et régionale », a-t-il insisté.

 Les participants au séminaire se sont prêtés à une photo de famille, à l’issue de la cérémonie d’ouverture. (DR)
Les participants au séminaire se sont prêtés à une photo de famille, à l’issue de la cérémonie d’ouverture. (DR)



Dans le même sens, l’Administrateur en Chef des affaires maritimes, Guillaume de Beauregard, Coordonnateur régional du projet « Action de l’Etat en Mer », a souligné que le conteneur est devenu le vecteur principal de transport de marchandises dans le monde. « Aujourd’hui, 80% du transport de marchandises dans le monde passe par la voie des conteneurs. 50 navires dans le monde avaient déjà la capacité de transporter plus de 20 000 conteneurs (pour un navire). Par ailleurs, les trafics de tous genres s’adaptent à une vitesse impressionnante, à la conteneurisation des flux de marchandises, à commencer par le trafic de faux médicaments », a-t-il relevé.

Ajoutant à titre d’exemple, que « ce sont 67 tonnes de produits pharmaceutiques contrefaits et 200 tonnes de faux médicaments qui ont été saisis respectivement à Lomé et à Abidjan, entre juin 2018 et novembre 2019. Ce trafic de faux médicaments est la cause de 100 000 morts par an en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ». Raison pour laquelle, dira-t-il, les 17 et 18 janvier 2020, sept chefs d’Etat africains se sont réunis à Lomé au Togo, pour trouver une solution à ce fléau.

Pour sa part, Michel Gindroz, Inspecteur principal du poste de l’attaché douanier régional, basé à Dakar, s’est dit convaincu que cette formation permettra aux bénéficiaires d’identifier les menaces et risques de criminalité portuaire spécifiques au golfe de Guinée ; renforcer les capacités des équipes dédiées au ciblage des opérations à risques sur les conteneurs, et aux équipes dédiées au contrôle et à la fouille des conteneurs.

« Ce stage permettra également de faire le point sur les dispositifs de contrôle existants, sur le cadre juridique en place, sur les structures existantes en matière de partage de l’information et de coordination de l’action des services, avec un focus particulier sur le trafic de faux médicaments », a-t-il poursuivi.



Le 11/03/20 à 13:15
modifié 11/03/20 à 13:15