Seydou  Gbané. Le meilleur athlète de la compétition n’est pas à sa première médaille. Même si celle-là est mondiale. Frêle, il n’a donc pas le physique de l’emploi. Mais attention ! Même blessé, ce garçon est capable de tout. En effet, Seydou fait partie d’une famille qui a le taekwondo dans le sang. En sélection comme en club, il évolue aux côtés de ses frères Abdoulaye, l’aîné, et Hamza le cadet. Cependant, pour cette Coupe du monde, c’est le seul parmi les frères Gbané qui a été retenu. Il a fait honneur à sa famille ainsi qu’au taekwondo ivoirien.

La prestation de Seydou ne surprend guère. Il combat habituellement dans la catégorie des 80 kg et c’est un habitué des tatamis. Sa jeunesse et sa silhouette  n’ont jamais constitué un handicap. Ce champion d’Afrique a toujours su donner le meilleur de lui-même. Il s’était auparavant transcendé à Hô-Chi Minh-Ville, au Vietnam, lors de la Coupe du monde francophone pour conserver la médaille d’or de cette compétition qu’il détenait depuis 2012. On se rappelle qu’il avait été blessé en finale. Au cours de cette même année, il s’était emparé de la médaille d’or des 87 kg au championnat d’Afrique à Madagascar. Les tournois ne lui sont pas inconnus. Il est médaillé d’argent au Tournoi international de Paris (2012).

Chez les dames, la surprise est venue de Nadège N’dri. A l’instar de Seydou, elle aussi vit dans le taekwondo. Nadège est la cadette de deux ex-champions et internationaux ivoiriens, Sébastien et Charles Konan. Sa rencontre avec ce sport date de 2006. « Je suis arrivée au taekwondo en 2006, grâce à Me Tadjou qui m’y a amenée et m’a offert mon premier dobok », explique-t-elle. Douée, elle marche dans le sillage de ses aînés. Car, il lui a suffi de quelques jours de séances d’entraînement pour remporter le titre de championne de Côte d’Ivoire, à l’âge de 15 ans. Depuis lors, elle collectionne les titres. Elle est une habituée de la Coupe du monde francophone. Nadège compte deux médailles dans cette épreuve (argent et bronze en 2009  et 2013).

Au niveau continental, elle a été médaillée de bronze au championnat d’Afrique en 2009 au Cameroun. «Nous étions sûrs d’avoir des médailles parce qu’après le championnat du monde de Puebla (Mexique), nous avons beaucoup travaillé. Et nous avons bénéficié d’une bonne ambiance pendant les préparations », renchérit la championne.

Élisabeth Goli