Taekwondo: Les secrets du succès

Le président Bamba Cheick Daniel avait préparé la révolution du taekwondo ivoirien depuis 1989.
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Taekwondo: Les secrets du succès

Grâce à la médaille d’or arrachée de haute lutte à Rio, par Cheick Sallah Cissé et le bronze accroché par Marie Christelle Ruth Gbagbi, le pays est devenu la plaque tournante de cet art martial coréen en Afrique et une destination internationale de choix en la matière.

L’organisation de la première grande finale des Grands prix remportée à domicile, par Cheick Sallah, en décembre dernier et le séminaire de formation à l’intention des formateurs-évaluateurs qui a mobilisé des centaines de participants venus des quatre coins du monde, à Abidjan. Sans oublier le titre historique de championne du monde des moins de 62 kg dames 2017. Toute chose qui confirme bien les progrès enregistrés par le taekwondo ivoirien.

Une discipline sportive qui vient d’offrir à la Côte d’Ivoire ses première satisfactions aux 3es Jeux africains de la jeunesse qui battent leur plein en Algérie et qui réservent encore de belles surprises. «Nous sommes partis pour qualifier au moins quatre athlètes pour les prochains Jeux olympiques, qui auront lieu en 2020 au Japon», confiait le président de la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd), Me Bamba Cheick Daniel alias Odane.

Le rayonnement de la Côte d’Ivoire est loin d’être un heureux hasard. Ce qu’il faut savoir, c’est que le président Bamba Cheick Daniel est arrivé avec une vision claire. Tout ce que la fédération réalise en ce moment était consigné dans des documents depuis 1989. Un document disant comment il fallait faire la promotion et le développement du taekwondo ivoirien et dont la concrétisation se vit aujourd’hui avec les résultats que nous enregistrons », confie Me Anzoumana Siaka, secrétaire général de la Fitkd. Des documents que le concerné n’a pas hésité à mettre à notre disposition.

En effet, «ma proposition de plan pour la promotion du taekwondo au plan national date de 1989. J’étais encore préfet à Bongouanou. Cette réflexion a réalisé dès ma nomination en qualité de vice-président de la fédération en charge de la promotion et remise au président Arsène Zirignon au domicile de Me Kraidy Lucien, en présence de Me Minayaha Siaka Coulibaly (venant de Tabou où il occupait les fonctions de directeur de la Palmci)», raconte Bamba Cheick. C’est ce document qui a fait démarrer «la révolution organisationnelle du taekwondo Ivoirien».

En plein début de sa carrière préfectorale à l'intérieur du pays, ce document lui a valu de soutenir certains mandats à la tête de la Fitkd. Notamment, tous les candidats à la présidence qui promettaient la mise en œuvre de cette vision. Sauf que personne n’a véritablement daigné l’appliquer. Jusqu’à ce qu’en 2009. «J’avais déjà un tableau de bord, avec en point de mire au moins une médaille aux Jeux olympiques et la construction d’un Palais pour le taekwondo. Ce que vous voyez en construction entre Adjamé et Cocody», révèle-t-il.

Sur le document, les détails sont édifiants. De l’administration de la discipline aux équipes nationales de compétition, en passant par les Ligues, le corps arbitral et autres taekwondo universitaire, scolaire et féminin, tout y est. «On comprend pourquoi cette fédération est régulièrement citée parmi les meilleures du pays», estime un entraîneur de tennis qui suit de près le taekwondo.

Le taekwondo ivoirien, faut-il le rappeler, avait connu des années fastes. Il y a eu l’époque de Kim Young Tae et le boom qui a suivi, grâce à la qualité des cours dispensés par le Me coréen qui était 6e dan à l’époque.

Avec lui, la Côte d’Ivoire a découvert ses premiers champions que sont les Arsène Zirignon, Souleymane Koné, Hiahuat Gadou, René Beauville, Boursier Michel, Albert Koblavi, Edouard Kakou Bi Amon, Désiré Bamba, Tadjo Patrice, Tadjo Véronique, Bonzi Marcel, Ladji Kpouakou Marc, Emmanuel Pamah et autres. Le Taekwondo, entre-temps, avait conquis de hauts dignitaires du pays tels que Gaston Ouassénan Koné, premier président de la Fédération (1972).

C’est d’ailleurs cet officier supérieur de la gendarmerie qui lancera ce nouveau sport sur la scène internationale. Ensuite, son successeur, Edmond Zegbehi Bouazo, avec de grands athlètes comme Théo Dossou, Pamah Emmanuel, Arsène Zirignon, révèlent la Côte d’Ivoire au monde entier. Malheureusement, la belle symphonie s’arrête dès 1991, avec le décès subit de Me Arsène Zirignon. Il était passé président de la Fédération (1988).

De Me Tonga Jules à Me Coulibaly Siaka Minahaya, en passant par Me Yao Touré Albert, des efforts sont faits mais restent loin du niveau où était placé le taekwondo ivoirien. La Côte d'Ivoire avait perdu son leadership africain, avant l’arrivée de Bamba Cheick.

PAUL BAGNINI