Le petit Thembinkosi Lorch savait-il qu’en faisant danser le pays de Nelson Mandela, il arracherait une larme au Pharaon ? Eh bien, par sa faute, l’Egypte d’Al Sisi est en crise. L’unique but qu’il a inscrit à la 85^e mn élimine l’Egypte de sa fête. Une fête que ce grand pays d’Afrique organisait avec la ferme volonté de la gagner, comme en 1959, en 1986 et en 2006.

Mais cette fois, cela ne marchera pas. Les 75 000 spectateurs, réunis au stade international du Caire comme lors des trois matches précédents, étaient K.-O. Dans la foulée de la défaite, le président de la Fédération égyptienne de football, Hani Abou Rida, annonçait sa démission. Non sans en avoir préalablement chassé tout le staff technique, à commencer par le sélectionneur mexicain, Javier Aguirre.

Le désastre sportif vient s’ajouter à une situation politique confuse depuis de nombreux mois. Le pays qui redoute des attentats n’aura même pas le football pour le détourner de ses appréhensions. Autant dire que le spectacle Coupe d’Afrique des nations est en berne. Déjà que le public s’était fait rare dans les tribunes du Caire, d’Alexandrie, d’Ismaïlia et de Suez, sauf pour les matches des Pharaons, le risque  qu’elles soient désormais totalement désertes  est grand.

PAUL BAGNINI