Berthe Adou: Des fans "du ballon rond manifestent un désintérêt "

Membre de la fédération ivoirienne de football, Berthe Adou, à l’État civil Berthe Adou Caye a été à tous les grands rendez-vous sportifs.
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Berthe Adou: Des fans "du ballon rond manifestent un désintérêt "

En tant que Présidente de la commission du football féminin, comment se porte la discipline ?

Moi, je dirai plutôt bien, la discipline se porte comme une charme, puisqu’on parle de femme.

Malgré la promotion du football féminin, il attire très peu de personnes, même les femmes, qu’envisagez-vous pour révolutionner le secteur ?

C’est ce que nous sommes en train de faire. En toute chose il faut communiquer. Nous sommes là depuis moins de 2 ans, il fallait faire l’état des lieux. Un plan d’action a été mis en place nous travaillons par rapport à ce plan. Il n’y a pas que les femmes qui s’intéressent moins à la discipline. Même certains amoureux du ballon rond manifestent ce désintérêt. Mais je souhaite dans un premier temps que les femmes s’approprient cette discipline et c’est que nous faisons. Vous savez le football c’est aussi le beau jeu, Il serait intéressant que les amoureux du ballon rond viennent regarder le beau jeu que fournissent ces jeunes dames.

Quels commentaires faites-vous du passage de vos prédécesseurs?

Je dirai toute suite que si ces personnes n’étaient pas là, le travail n’allait pas être bien fait. Pendant leur présidence, ils ont fait ce qu’il devait faire ; nous aussi, nous allons faire ce qu’il y a à faire  pour les 2 ans qui nous restent et laisser la place aux autres. On ne peut pas réinventer les choses, nous avons pris le train en marche pour continuer ce qui avait été fait par nos prédécesseurs. 

Les choses semblent bouger au niveau de la commission que vous présidez ?

C’est un travail d’équipe. Ce n’est pas Berthe Adou. C’est peut être aussi, tout simplement, parce que je suis dans la communication. Parce que j’essaie de médiatiser toutes les activités que nous avons au niveau de la commission Football féminin. Mais je dirai peut être que c’est la période favorable  pour qu’on parle de nos activités.

Quel bilan faites-vous de la saison écoulée ?

Nous sommes entrain de faire ce qu’on nous a demandé de faire. Quand nous arrivions, on nous a demandé de qualifier l’équipe pour les phases finales de la coupe d’Afrique de nations. Dieu merci le sélectionneur l’a réussi avec ses joueuses. Nous avons plans que nous allons proposer au comité exécutif de la Fif. La saison dure 10 mois et nous avons nos activités étendues sur la période de 3 mois. Nous allons proposer des tournois au comité exécutif. Si c’est validé on va occuper le terrain avec nos activités pour avoir une équipe nationale forte.

Quelle leçon tirez-vous de la participation de l’équipe nationale ivoirienne à la dernière Can en Guinée équatoriale?

C’est une bonne leçon, c’est la première participation. Pour aller à des phases finales, il faut un peu plus. C’est vrai, le problème avec le Ghana a perturbé notre préparation. Que les prochaines fois, ici ou ailleurs, nous puissions nous préparer convenablement  pour affronter des équipes plus compétitives.

Quel problème y a-t-il eu entre la Côte d’ivoire et le Ghana ?

Vous vous rappeler qu’un moment, la frontière entre les deux pays étaient au centre de conflit. Il y a eu même la fermeture des frontières entre les deux pays. Alors que nous avions prévu faire une compétition dans ce pays. Ce qui a bouleversé notre programme de préparation. Comme tout est revenu dans l’ordre, on espère que les prochaines fois, on pourra faire les préparations, selon notre calendrier.

Le football féminin est-il subventionné ?

Oui ! Tout à fait, la subvention a été même revue à la hausse. Elle était à 1 million 500 milles lorsqu’on prenait les rênes de la commission. Le président Sidy Diallo a  souhaité qu’on l’augmente. Donc, nous sommes maintenant à 2 millions 600 milles. Il faut tirer le chapeau au comité exécutif et à son président. Vous savez, les entrées sont gratuites, même au niveau de la ligue 1, malgré le manque de partenaire. Il faut néanmoins donner les moyens au football féminin pour que les joueuses, qui sont pour la plupart des élèves, aient des primes de match conséquentes. Ce qui les motivera davantage.

Quels sont vos objectifs en termes de développement du football féminin ?

C’est ce que j’ai dit tantôt. On a un plan d’action qu’on va proposer au comité exécutif. Dès que c’est valider, nous allons le mettre en action. Au lieu de se contenter du championnat, on va occuper le terrain, avec les tournois. Le reste est confidentiel. Je ne vais pas tout de même dévoiler ce qu’on envisage faire.

De simple supporter à l’Asec, vous devenez membre de la Fif puis après présidente de la commission football féminin. Est-ce une récompense ?

Je ne parlerai pas de récompense. Simple supporter oui ! Il faut bien commencer quelques parts. Cela veut dire aussi que je ne suis pas arrivée à la Fif comme un cheveu sur la soupe (rire). Dieu merci j’ai été supporter à l’Asec d’Abidjan. Il faut se rappeler d’où on vient dans la vie. Si aujourd’hui je suis membre de la fédération ivoirienne de football, c’est grâce à l’Asec. Je ne parlerai pas de récompense, il y a de nombreux supporter de l’Asec qui ne sont pas arrivé à ce niveau-là. Depuis mon enfance je supporte l’Asec. Je suis rentré au comité féminin des supporter de l’Asec dans les années 86-88. J’ai trouvé des grandes dames plus âgées que moi. Et à qui d’ailleurs je tire mon chapeau. Ceci dit, elles ne sont pas à la fédération aujourd’hui. Pourtant ces femmes méritaient mieux que moi.

Que doivent retenir les jeunes filles qui souhaitent faire carrière dans le football féminin ?

Il faut vraiment aimer la discipline. Je me rappelle, lorsque j’ai accepté cette responsabilité (présidente de la commission du football féminin), il y avait beaucoup de travail à faire. Quand le président Sidy Diallo m’a consulté, au départ j’étais hésitante. Mais j’ai finalement accepté. Quand on aime les gens, il faut aller au contact. Ces jeunes filles-là ont besoin d’avoir des aînées, des mamans, des grandes sœurs qui puissent les guider. Je reviens à l’une des questions que vous m’aviez posé tout à l’heure. C’est  avec les quelques relations et mon carnet d’adresse que j’ai pu prendre contact avec de nombreuses personnes y compris des leaders d’opinion. Ce, pour nous aider à encadrer ces jeunes filles afin qu’elles soient, demain, des femmes épanouies.

 Interview réalisée par Kamagaté Issouf

 Issouf.kamagate@fratmat.info