Souvenir: N’diaye Aboubacar Sékou, l’Asec s’était son cœur

N'diaye Aboubacar (à droite) et Dan Foster Kodjo (Ghanéen). 1982
N'diaye Aboubacar (à droite) et Dan Foster Kodjo (Ghanéen). 1982
N'diaye Aboubacar (u00e0 droite) et Dan Foster Kodjo (Ghanu00e9en). 1982

Souvenir: N’diaye Aboubacar Sékou, l’Asec s’était son cœur

Souvenir: N’diaye Aboubacar Sékou, l’Asec s’était son cœur

N’diaye Aboubacar Sékou a incarné pendant longtemps l’Asec Mimosas, son club phare. Dans les années 1980, on ne pouvait pas parler de l’Asec sans se référer à lui. Il était le porte-flambeau de l’attaque des mimosas tant il faisait parler de lui à chacune des rencontres des jaune et noir.

N'diaye Aboubacar Sékou est très vif balle au pied. Il excellait également dans les coups de tête arrêtés. Son « heading » spectaculaire et percutant a plusieurs fois sauvé l’Asec des situations difficiles, tout en soulevant des foules de passionnés.

Sékou, c’était l’athlète modeste, toujours poli et discipliné. Il faisait partie d’un groupe de jeunes joueurs propulsés très tôt dans la haute compétition pour pallier l’absence de quelques anciens joueurs que l’âge a précipité à la retraite.

On avait surnommé ces jeunes joueurs « les enfants de Louis Oscar Fulloné ». Ils étaient trois: N’diaye Aboubacar Sékou, Zaré Mamadou et Youssouf Falikou Fofana. A ce trio s'est joint Lucien Kassy Kouadio, l’homme au pied gauche magique.

Ce quatuor faisait descendre la "foudre" lors des grandes rencontres. Sur le terrain, chacun a un rôle bien précis. N’diaye Aboubacar joue bien sa partition. Il est chargé d’achever toutes les actions menées depuis la défense et le milieu où Zaré Mamadou est au four et au moulin. On se souvient comme si c'était hier de ses envolées spectaculaires qui ont enflammé le stade Félix Houphouët-Boigny.
 
C’est en 1973 que N’diaye Aboubacar rentre à « l’école de football » devenu plus tard le centre de formation de l’Asec. Le jeune N’diaye, par ses qualités, retient l’attention de M. Delorme, alors encadreur principal du centre. Le gamin qui avait toujours caressé le rêve de jouer chez les jaune et noir, voit son vœu se réaliser. Pourtant, il lui a fallu se battre pour avoir une place au sein de l’équipe minime des mimosas qui faisait la fierté du club. A chacune de leurs sorties, les jeunes pousses de l’Asec éblouissaient les amateurs du football pur. Ils avaient assez d'atouts, notamment l'élégance dans le geste, la facilité dans le dribble, les coups d’œil furtifs, des passes d’une précision d’orfèvre… Bref, c’était le football à la brésilienne.

A l’école de football, il fait la connaissance de deux autres encadreurs qui vont influencer la suite de sa carrière de footballeur. Il s'agit de Konan Yoboué et Eustache Manglé.

C’est d’ailleurs sur proposition de Konan Yoboué alors adjoint de Fulloné, qu’il esquisse ses premiers pas chez les seniors. Il est intégré dans la ligne d’attaque pour remplacer Kouamé Lucien, blessé. Cette opportunité, Sékou la saisit. Pour la suite, les matchs passent et se ressemblent pour le jeune attaquant mimosas.

Tous ses jeunes « camarades d’armes » des sélections juniors et cadets le rejoignent chez les seniors. Louis Oscar Fulloné les encadre affectueusement en leur prodiguant de bons conseils.

Sous le maillot des mimosas, il a livré plus d’une centaine de matchs tous aussi palpitants les uns que les autres. Notamment, un certain Asec-Africa comptant pour la finale de la coupe Houphouët-Boigny en 1983.

Une rencontre que les jaune et noir ont préparé en Guinée. Un match époustouflant que l’Asec a remporté contre toute attente. A quelques minutes de la fin de la rencontre, l’Asec était menée sur le score de (3-2). Mais sur un coup franc de Ougabi Toh Jean, N’diaye d’une tête piquée réussit l’égalisation. L’Asec a remporté la coupe à l’issue de la compétition.

Durant toute sa carrière de footballeur, Sékou n’a pas connu que de bons moments. Il y en a eu de moins bons, comme sa non-sélection en équipe nationale lors de la Can Côte d’ Ivoire 1984. Il avait gardé une dent contre le Brésilien David Perera Duqué, le sélectionneur des Éléphants d'alors.

Bref, en 17 ans de carrière, le joueur qui a pratiqué deux (02) clubs (l’Asec et le Sabé de Bouna) a connu des fortunes diverses. Financièrement épuisé au crépuscule de sa carrière, il est décédé des suites d’une longue maladie le samedi 03 septembre 2011 à Koumassi.

Réputé pour son jeu de tête, il avait été baptisé « Hörst Hrübesch » du nom du célèbre attaquant allemand des années 1980 par une autre légende du sport africain, feu le journaliste Boubacar Kanté .

Depuis le mardi 06 septembre 2011, N'diaye Aboubacar Sékou repose dans les célestes prairies.

Alain Zama