Œil du chroniqueur/Koffi Koffi Laurent: Maestro, le sorcier du dribble

Koffi Koffi Laurent, ancien joueur de l'Asec Mimosas, du Club omnisports de Bouaflé (Cob)
Koffi Koffi Laurent, ancien joueur de l'Asec Mimosas, du Club omnisports de Bouaflé (Cob)
Koffi Koffi Laurent, ancien joueur de l'Asec Mimosas, du Club omnisports de Bouaflu00e9 (Cob)

Œil du chroniqueur/Koffi Koffi Laurent: Maestro, le sorcier du dribble

Sous sa férule, le Cob enthousiasmait les amoureux du ballon rond par son jeu chatoyant. Koffi Koffi Laurent savait mettre sa belle technique individuelle, son génie créateur et son intelligence de jeu au service du groupe. Son génie se fondait merveilleusement dans le collectif de son équipe.

Quand il s’éveillait, le Cob devenait irrésistible. Mais quand il toussait (rarement), l’équipe de la Marahoué s’enrhumait. Koffi Koffi savait apprivoiser le cuir et communier avec beaucoup de réussite avec le ballon à chacune de ses sorties. Impuissants devant l’insolence de la petite merveille de Bouaflé, les défenseurs adverses usaient de la manière forte pour essayer de freiner son ardeur.

Le petit Baoulé venu de Bouaké était un artiste inimitable que de nombreux adversaires ont redouté durant de bonnes années. Au sein d’une bande joyeuse entraînée par Baradji Konaté, le lycéen avait été le grand artisan de la montée du Cob en première division, en 1978. Dans l’élite, ses coéquipiers tels qu’Assémian Aka René, Biady Yoro Nestor,  Lago Francis, Kéhi Julien (un canonnier redoutable), Bi-Laba Prosper et Inza Soumahoro ridiculisaient leurs adversaires grâce à un jeu spectaculaire et efficace. Ils «se révoltaient » surtout contre les équipes d’Abidjan, notamment l’Africa, le Stella, le Stade et l’Asec.

C’est, rappelons-le, au sein du club Mimos que Koffi Koffi a fait ses classes (catégories minime, cadette et junior, de 1972 à 1976). Dans leur politique de déstabilisation des équipes de l’intérieur, ces clubs abidjanais réussiront à vider le Cob de sa colonne vertébrale: Koffi Koffi retourna à l’Asec, Assémian Aka atterrit à l’Africa et Biady Nestor posa ses valises au Stella, lors de la saison 1979-1980. Affaibli par ces départs, le Cob retourna en «enfer» en 1983, au grand dam de la région du Marahoué.

Malheureusement pour Maestro, son retour à l’Asec lui sera fatal. Car en 1981, à la faveur des 32es de finale contre l’As Divo, il sera victime d’une fracture à la cheville droite. Une grave blessure qui l’anéantira physiquement et précipitera sa retraite. Cruel destin !

Même si dans la vie civile, il a eu la chance de travailler à la défunte Caistab (ce qui lui permet de vivre de sa pension de retraite aujourd’hui), Koffi Koffi n’oubliera jamais ce moment triste. « J’en souffre toujours, mais la vie est ainsi faite », se console-t-il.

JEAN-BAPTISTE BEHI