Marie-Eve Gahié (vice-champion du monde-Judo): ''Tout sportif doit allier sport et études''

Marie-Eve Gahié (vice-champion du monde-Judo): ''Tout sportif doit allier sport et études''

Qu'est-ce qui motive votre présence en Côte d’Ivoire ?

C'est vrai qu'il y a les compétitions et un programme bien élaboré. Mais, je devais venir encourager la Fondation Ippon et celle de Didier Drogba pour l'aide apportée aux jeunes élèves. Parallèlement à ma carrière de sportive, j'œuvre également pour la société Ippon Technologies. C’est d’ailleurs dans le cadre des activités de la Fondation de cette entreprise que je suis revenue en Côte d’Ivoire, onze ans après mon départ. Mon séjour ici va me permettre de mettre en œuvre le « Projet Vitré 1 » qui consiste au don d’une école numérique au village. C’est une action caritative de la Fondation Ippon que nous avons menée en partenariat avec la Fondation Didier Drogba.

Peut-on qualifier votre séjour de retour aux sources ?

J’ai la double nationalité et je combats pour la France. Mais il est bon que l’on sache que mes deux parents viennent du sud de la Côte d’Ivoire, précisément de Grand-Lahou. Cela fait onze ans que je ne suis pas venue en Côte d’Ivoire, il fallait donc que je retourne voir ce qu’est devenue Grand-Lahou. On pourrait donc qualifier mon séjour de retour aux sources.

Pourquoi avoir fait le choix du village de Vitré 1 pour faire un don de matériel informatique ?

Je suis sportive de haut niveau et mon sponsor est l’entreprise Ippon. Je suis liée à la Fondation Ippon. A la base, j’ai toujours rêvé de mettre en place une association et j’ai adhéré à l’idée de faire ce projet à Vitré. Nous avons déjà mené des actions au Maroc. La première école au Sénégal a été ouverte en 2017. C’est dire que cela aurait pu être un autre pays que la Côte d’Ivoire. En Côte d’Ivoire également, on aurait pu aller partout au nord, au centre, à l’ouest, à l’est, mais c’est Vitré qui a été choisi. Ce ne sera pas la dernière action.

Que faut-il au judo ivoirien pour atteindre le sommet mondial ?

C’est du vrai professionnalisme qu'il faut. C’est-à-dire s’entraîner avec engagement, avoir des sponsors qui peuvent nous aider à atteindre les sommets. Aujourd’hui, chacun veut être champion, mais il faut mettre les moyens en place. Il faut inciter les judokas et les sportifs en général à ne pas lâcher leurs études. Moi je prépare un Bts en Management des unités commerciales. S’entraîner et aller à l’école, ce n’est pas facile. Mais il ne faut pas abandonner les études parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Il faut s’accrocher aux études et s’entraîner dur si on veut devenir un champion. Sport et études vont de pair.

Quels sont vos projets immédiats après Abidjan ?

Il y aura le championnat du monde avec les militaires à Rio, au Brésil. Après, je repars sur ma saison internationale individuelle. Il y a le Japon et après je retourne en Chine pour une autre compétition.

Interview réalisée par
ADAM KHALIL