Ligue des champions: Liverpool, une artillerie lourde

Ligue des champions: Liverpool, une artillerie lourde

Étrillés par les Barcelonais (0-3) à Nou Camp, la semaine écoulée, les Reds, privés (s’il vous plaît) de Mohamed Salah, leur machine à buts, ont pu se donner des ressources inédites de motivation pour renverser la vapeur (4-0) mardi, dans leur fief d’Anfield, et s’offrir le ticket pour la finale de la Ligue des champions d’Europe. Qui l’eût cru ? Quel revirement de situation historique face à une équipe de référence mondiale !

C’est exceptionnel ce que Sadio Mané (l’international sénégalais) et ses coéquipiers (que nombre de spécialistes avaient enterré après la raclée au match aller) ont réussi. Lionel Messi (considéré comme le meilleur joueur du moment au monde) et ses partenaires n’ont vu que du rouge mardi, dans un stade d’Anfield plein comme un œuf. C’est une humiliation sans précédent, une grande désillusion que le champion espagnol vient de connaître.

Les Anglais, timorés lors de la manche aller, se sont transformés en un commando de guerre pour survoler les Espagnols. Divock Origi et le Néerlandais Gerginio Wijnaldum (auteurs chacun d’un doublé), ont été les véritables bourreaux des Barcelonais. Le premier notamment était au four et au moulin. Il a transmis d’excellents ballons, créé des espaces en faisant de bons appels dans la profondeur. C’est lui qui a lancé parfaitement la folle soirée des Reds en ouvrant le score (7e) et en inscrivant le but de la qualification (70e).

Georginio, entré en deuxième période, a démontré son talent et son efficacité en signant ce doublé assassin (54e et 56e) en l’espace de deux minutes. Quant à Trent Alexander Arnoold (20 ans), l’étoile montante, il s’est illustré par son enthousiasme et sa finesse dans les passes. Fabinho, l’ex-sociétaire de l’As Monaco, lui, a eu le mérite d’éteindre Messi, le génie créateur argentin, grâce à un marquage impitoyable. Sadio Mané, le métronome sénégalais, n’a pas été flamboyant mais a joué utile.

En somme, toute l’équipe de Liverpool a été irrésistible et a volé la vedette à celle de Barcelone, favorite avant le coup d’envoi. Mais qui, au fil de la rencontre, a montré ses limites techniques, physiques et morales et donné raison à ceux (ils n’étaient pas nombreux) qui la qualifiaient de championne aux pieds d’argile. Le Barça a perdu de sa réputation et de sa splendeur.

Liverpool qui sera à sa deuxième finale d’affilée dans l’épreuve reine est une artillerie lourde. Par son sens du caractère, ses valeurs collectives, morales, physiques et techniques, la formation du valeureux entraîneur Jürgen Klopp a impressionné et fait vibrer, chanter et danser le public de l’immense stade d’Anfield mardi. Messi, Luis Suarez, Piqué et autres s’en souviendront encore longtemps.

En tout cas, les Reds ont fait sensation et sont donc très attendus en finale qu’ils disputeront avec l’Ajax d’Amsterdam. Une génération dorée qui envoûte également par la qualité de son jeu. La Juventus Turin de Cristiano Ronaldo et Tottenham de Serge Aurier et Kane ne diront pas le contraire.

JEAN-BAPTISTE BEHI