Ligue africaine des champions: 16 prétendants, une couronne

Ligue africaine des champions: 16 prétendants, une couronne

Modification de calendrier international oblige, la phase de groupes de la Ligue africaine des clubs champions démarre plus vite cette saison. Depuis hier, 16 clubs dont  neuf anciens vainqueurs du trophée ont entamé une bataille pour succéder à l’Espérance sportive de Tunis, détentrice du trophée.

Dans sa nouvelle formule à 16 équipes au lieu de 8 comme par le passé, la compétition sera très ouverte. Toutes les équipes rêvent de soulever le bel objet d’art, mais toutes n’ont pas les mêmes atouts. Il y a les grands favoris et ceux qui joueront certainement les trouble-fêtes.

L’Afrique blanche, grande favorite

Les deux dernières éditions de la compétition ont été remportées par les équipes de l’Afrique blanche (Wac et Espérance). Les équipes maghrébines ont remporté six des 10 dernières finales de la compétition. Des données qui traduisent la domination de cette partie de l’Afrique dans cette compétition. Ses équipes sont  logiquement parmi les grands favoris de cette édition.

Championne en titre, l’Espérance de Tunis vise un 4e sacre continental. Les protégés du coach Moin Chabani ont hérité d’un groupe B à leur portée avec Platinum de Zimbabwé, Horoya de Guinée et Orlando Pirates d’Afrique du Sud. Les Sang et or ont les atouts pour réaliser un doublé que seules deux équipes ont réussi jusque-là.

Champion  d’Afrique en 2017, le Wydad de Casablanca fait également partie des grands favoris de cette édition. Comara Cheick Ibrahim et ses coéquipiers évolueront dans le groupe A avec l’Asec mimosas, le Lobi Stars du Nigeria et Mamelodi Sundowns d’Afrique du Sud. Le club marocain est un habitué de la compétition.

La saison dernière, il a été freiné à l’étape des quarts de finale par les Algériens de Sétif. « Notre objectif est de remporter le trophée cette saison », a déclaré Faouzi Benzarti, l’entraîneur du club marocain. Al Ahly d’Egypte sera également un prétendant sérieux du trophée. Finalistes malheureux la saison dernière, Moshen Marwan et ses coéquipiers ont une revanche à prendre. Al Ahly du Caire est le club le plus titré avec 8 trophées. Dans un groupe D, largement à sa portée avec Saoura d’Algérie, Simba et As Vita, les Egyptiens seront redoutables.

La domination de l’Afrique blanche sera contestée, cette saison, par le Tp Mazembé. Les Corbeaux sont l’une des équipes capables de donner la réplique aux clubs maghrébins. L’équipe de la Rd Congo, quintuple champion d’Afrique, a de grandes ambitions cette saison. En perte de vitesse depuis quelques saisons, les coéquipiers de Sylvain Gbhouo miseront avant tout sur leur expérience.

La première mission du club congolais est de passer l’étape de groupes où la bataille s’annonce difficile. Les Corbeaux sont logés dans la poule C avec Ismaily d’Egypte, Cs Constantine d’Algérie et le Club africain de Tunisie. Enfin, dans la galerie des favoris, on retrouve les Sud-Africains de Mamelodi Sundowns. Champion en 2016, l’équipe évoluera dans un groupe difficile avec l’Asec, le Wac et Lobi Stars.

Ils peuvent déjouer les pronostics

Même si la logique a été souvent respectée dans cette compétition, des surprises sont possibles pour cette édition 2019. Plusieurs clubs nourrissent de grandes ambitions sans être  comptés parmi les favoris. Les Egyptiens d’Ismaily ont amorcé, depuis quelque temps, leur retour au premier plan dans le football égyptien.

Bien que l’équipe soit en mauvaise posture en ce moment dans le championnat d’Egypte (16e sur 18), elle n’a pas usurpé sa deuxième place, la saison dernière. Le vice-champion d’Egypte a les moyens de créer la surprise. Tout se jouera dans la phase de poules où il doit négocier sa qualification devant de grosses écuries comme le Tp Mazembé, Cs Constantine et le Club africain. Parmi les trois représentants d’Afrique de l’Ouest dans la compétition, cette saison, le Horoya est le plus ambitieux.

Le champion de Guinée veut aller loin, après avoir arrêté sa course en quart de finale, la saison dernière. Depuis quelques années, les dirigeants du club mettent de gros moyens pour faire partie des meilleurs d’Afrique. Une ambition qui passe par des résultats probants en compétition africaine.

Les Guinéens l’ont d’ailleurs démontré par leur qualification spectaculaire pour la phase de poules. Battu (3-0) au match aller dans le dernier tour qualificatif pour les poules par les Libyens d’Al Nasr, le Horoya a renversé la vapeur en s’imposant (6-2) au retour. Un signal fort pour ses adversaires. « Notre objectif premier, c’est sortir de la poule… », a déclaré Patrice Neveu, l’entraîneur du club guinéen.

Le Club africain a hérité du groupe C le plus difficile, semble-t-il, en compagnie du Tout puissant Mazembe (Rd Congo), d’Ismaïly (Egypte) et du Cs Constantine (Algérie). Mais à l’image de l’Espérance de Tunis, les clubs tunisiens savent se transcender dans ce genre de compétitions. Pour atteindre la phase de groupes, le Club africain a écarté Al Hilal du Soudan.

Les Clubistes reprennent confiance après leur qualification, mais ils devront monter en puissance pour défendre leur chance. Le retour de Saber Khalifa et l’arrivée de deux nouvelles recrues étrangères donneront plus de solutions en attaque et en défense à l’équipe.

Finaliste malheureux de la Coupe de la Confédération face au Raja du Maroc, l’As Vita club de la Rd Congo est un outsider redoutable. Vingt-six ans après son premier sacre continental, Florent Ibengue et ses joueurs veulent écrire une nouvelle histoire du club.

Enfin, l’Asec mimosas, le représentant ivoirien, aimerait bien se refaire une place dans cette compétition qu’il a remportée en 1998. Franchir le deuxième tour pourrait donner des ailes aux joueurs du président Roger Ouégnin qui évolueront dans une poule A où l’on retrouve deux anciens vainqueurs de la compétition, le Wac et Mamelodi Sundowns.

Céleste Kolia