Le débrief: Garder espoir…malgré tout !

L’affaire a fait grand bruit. Et ce n’est peut-être pas fini. Les commentaires continuent. Mercredi, une jeune femme a tenté de s’immoler par le feu non loin de la Présidence de la République, à Abidjan-Plateau. On a pu lire immédiatement les causes probables de cet acte inédit sur le sol ivoirien. De tout ce qui a été dit ou écrit par les sachants et les témoins, on retient qu’il s’agit d’un acte de désespoir.

En clair, la dame a tenté de mettre fin à ses jours parce que déçue de la vie. Déçue surtout de ceux qui composent la vie, déçue des gens qu’elle côtoie. Gravement déçue. Le choix de l’immolation par le feu aurait donc été fait pour attirer l’attention de l’opinion sur le fait que cette mort, si elle arrivait, n’était pas naturelle. Elle aurait pu, en effet, avaler un poison au même endroit et en succomber immédiatement que ça n’aurait eu aucun retentissement dans les heures qui ont suivi.

La dame a donc choisi un moyen spectaculaire. Certainement plus douloureux. Pour alerter tout le monde sur son désespoir. Il faut en avoir le courage et elle l'a eu. Mais il en faudra peut-être plus, maintenant, pour survivre à l’acte qu’elle a posé. De bonnes volontés ayant interrompu le processus de ce suicide, il faut maintenant gérer les brûlures et les séquelles.

Pour certains observateurs, la dame aurait pu mettre son grand courage dans la patience pour la résolution de ses problèmes. Quels qu’ils soient. Être patient nécessite aussi un grand courage, expliquent-ils. Le Réal de Madrid en a donné un aperçu samedi, en finale de la Ligue des Champions (Europe). Mené jusque dans le temps additionnel par un adversaire (Atlético de Madrid) intraitable et qui attend de savourer cette victoire depuis des décennies, le club a eu la patience et le courage d’aller jusqu’au bout pour profiter d’une seule et ultime occasion pour revenir au score.

Avant l’égalisation, il fallait voir la tête des supporters du Réal. La douleur se lisait sur leur visage. Le foot dégaine les passions les plus folles et Dieu seul sait combien étaient-ils à penser que c’était fini. Pas seulement que cette fois c’était raté, mais que la terre entière s’écroulait sur eux. On commençait à voir les larmes couler. Et puis, vint une tête. Pas anodine mais qui aurait pu être hors cadre. Tant la pression en ce moment-là avait tout pour ôter toute précision aux joueurs. Ce fut la délivrance et le délire.

Au coup de sifflet final, celui qui croyait avoir tout perdu, a tout gagné. Le trophée et un large score (4-1). La victoire du Réal de Madrid n’est pas la seule image qu’on a du succès de la patience et de persévérance. L’histoire des hommes partis de rien pour atteindre le sommet ne se comptent plus. L’histoire du rescapé de guerre ou du persécuté devenu prospère existe bel et bien, rappelle-t-on. Le désespoir existe et il peut être très fort. C’est humain. Mais garder espoir, malgré tout, en tous temps et en tous lieux peut sauver. Cela peut vous donner la gloire, en plus, croit-on.

Bonne semaine à toutes et à tous !

Barthélemy KOUAME
barthelemy.kouame@fratmat.info