C’était triste. Cela fait penser à l’histoire de l’Africa « gnamagnaman », en 1982. Les joueurs de l’équipe fanion boudaient et les dirigeants de l’époque avaient décidé d’aligner Lago Patrice et ses équipiers du centre de formation contre l’Asec (2-2). Sauf que cette fois, ce sont des jeunes qui n’ont rien à voir avec le club qui ont été pris çà et là pour défendre les couleurs de l’Africa. Sans licence ! C’était dramatique.

Et la Fédération a laissé faire… Comme par hasard, ces gamins ont fait mieux que se défendre face aux soldats qu’ils ont neutralisés (2-2). Le même résultat qu’en 1982.

Mais Avouons-le, rien ne va plus chez les Oyé. Un pan du mur de la maison s’est affaissé le week-end. Livrant la famille aux regards inquisiteurs des voisins.

Une affaire de salaire et de primes utilisée comme prétexte pour précipiter dans la tombe le vieux club. Un Africa Sports qui n’existe plus que de nom. Mais le président Alexis Vagba, lui, dit avoir sauvé le club d’une catastrophe, en utilisant des joueurs autres que les siens pour jouer ce match.

C’est que s’il ne l’avait pas fait, les Aiglons auraient été sanctionnés lourdement par la Ligue professionnelle de football (Lfp), organisatrice du championnat. L’Africa se verrait alors retirer 5 points sur les quelques 24 engrangés depuis le début du championnat. Ce qui propulserait aisément les Aiglons vers la relégation en Ligue 2. En plus, le club devrait payer une amende à la Fif.

« C’était un complot ! Heureusement que nous l’avons vu venir depuis le match perdu contre Moossou Fc. Mais nous n’allons plus laisser faire », dénonce le président Alexis Vagba, qui accuse des anciens membres de son comité directeur entrés en dissidence.

 « Sinon, comment comprendre que les joueurs viennent réclamer leur salaire le 7 du mois, alors que nous avions conclu qu’ils le percevraient chaque 10 du mois ? En plus, ils ne se limitent pas au salaire ; ils y ajoutent leur prime de match contre l’As Tanda. Malgré tout, nous avions accédé à leur requête et ils devaient se mettre en relation avec le trésorier.

Mais contre toute attente, ils ajoutent une dernière revendication, celle de l’entraîneur limogé », raconte un dirigeant du club, qui affirme que rendez-vous avait été pris le vendredi matin, à 8 heures à Yopougon, pour aller à Yamoussoukro. « Mais, je vous jure que jusqu’à 10 heures aucun joueur n’était présent au lieu de rendez-vous », note-t-il. Avant de préciser qu’il n’y a aucun arriéré de salaire à l’Africa.

Entre-temps, la Soa qui a fait match nul avec l’équipe réserve montée de toutes pièces par Vagba Alexis a porté une réclamation au niveau de la fédération, pour dénoncer certaines irrégularités qui ont entouré la rencontre.
Hier soir, le comité directeur des Vert et rouge s’est réuni pour prendre d’importantes décisions.

PAUL BAGNINI