Gervais Rigo (entraîneur): ‘’Les expatriés doivent apporter de la qualité et non la quantité’’

Rigo Gervais
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Rigo Gervais

Gervais Rigo (entraîneur): ‘’Les expatriés doivent apporter de la qualité et non la quantité’’

Que pensez-vous de la présence de joueurs étrangers dans le championnat de Ligue 1 ?

A divers niveaux, ce sont des renforts. Logiquement, un joueur étranger doit avoir un niveau de jeu plus élevé qu’un joueur local. Cela se ressent d’ailleurs à travers la production de certains d’entre eux.

Apportent-ils réellement une plus-value au championnat ivoirien ?

Tout récemment, nous avons vu l’impact d’Aristide Bancé et du jeune portier de l’Asec Hervé Koffi. Par le passé, nous avons admiré la présence des joueurs comme Rashidi Yékini, Thomson Oliha. Cette saison, on découvre avec joie Komlan Agbegniadan et Amed Touré, les deux attaquants de l’Asec. A l’Africa Sports, le défenseur Opokou Richmond confirme. On découvre également le nouvel attaquant de l’Africa Michael Ikem qui fait bonne impression. Ce sont des joueurs qui ajoutent incontestablement une plus-value à la Ligue 1.

Un club ambitieux doit-il donc forcément s’attacher les services d’un expatrié ?

Dans le temps, cela paraissait indispensable avec des joueurs comme Yékini, Jonathan Sogbie et autres qui faisaient la différence par leur talent. Maintenant, c’est moins évident même si quelques-uns arrivent à sortir leur club de situations difficiles. Mais ils ne sont pas aussi réguliers que leurs devanciers.

Comment expliquez-vous cette différence de niveau ?

Il existe plusieurs raisons. Il y a désormais une forte concurrence. Les plus talentueux sont très tôt attirés vers l’Europe, le Maghreb ou le Golfe, où la demande est forte. Si nous étions dans le même contexte par le passé, les Yékini et autres n’auraient certainement pas transité par Abidjan. Aujourd’hui, le marché est ouvert à tout le monde. En Guinée, par exemple, le championnat est plus valorisant aujourd’hui que celui de la Côte d’Ivoire, sur le plan financier. Il y a également la crise financière qui ne permet pas aux clubs ivoiriens de s’offrir les meilleurs. Quand nous avons la chance de les avoir, ils ne font pas plus d’un an. Cela a été le cas d’Aristide Bancé.

Quelles sont les critères pour recruter un bon joueur étranger ?

Il faut d’abord considérer que ce joueur qu’on va chercher est une plus-value. Le choix doit se faire d’abord en fonction du secteur de jeu. La recrue étrangère doit apporter un plus. Ceux qui échouent sont les joueurs qui ont en général un niveau moyen. Alors qu’en principe, un étranger ne doit pas avoir le même niveau qu’un local. Parce que si c’est le cas, on n’a pas besoin de le recruter.

Existe-t-il d’autres raisons d’échec de ces joueurs expatriés ?

Il existe effectivement d’autres raisons. Quand j’étais coach du Séwé, j’ai fait venir le Camerounais Kameni. C’est un joueur que j’ai vu évoluer en coupe d’Afrique avec un club camerounais. Ses premiers jours ont été difficiles parce qu’il y avait un problème d’adaptation. La réalité, le plus souvent, dans leur pays d’origine n’est pas la même que celle de la Côte d’Ivoire. Il y a souvent la barrière de la langue et de la culture par exemple. L’adaptation peut durer 90 ou tout au plus 180 jours. S’il n’y arrive pas après ce délai, c’est qu’il ne peut pas être dans les plans du club.

Interview réalisée par
Céleste Kolia