Football/Ligue 1: De l’amateurisme au professionnalisme

Football/Ligue 1: De l’amateurisme au professionnalisme

Jusqu’au début des années 1990, les joueurs étaient plutôt  sédentaires. L’on ne quittait pas facilement son club. Et celui-ci, d’ailleurs, le leur rendait bien. Il y avait, tout d’abord, les rémunérations du club au joueur (officieuses, défiscalisées et non contractuelles) pour le dédommager du temps passé à s’entraîner, à se déplacer pour les compétitions. Mais elles n’étaient pas le seul lien entre eux.

Le club était aussi un véritable ascenseur social pour le joueur. Il était très courant que le sportif trouve un emploi par l’entremise du club, de ses dirigeants ou de partenaires.

Bref, le footballeur, tout comme dans les autres sports, était pris en charge par son club de façon amicale, non contractuelle et il se devait de lui être fidèle. S’il devenait dirigeant, il faisait alors ce que les autres avaient fait pour lui.

Aujourd’hui, ces relations sont bien différentes. Elles sont devenues des relations employeurs-salariés. Depuis, les clubs font signer des contrats de travail aux joueurs. D’une situation un peu floue, parfois folklorique au début, les instances dirigeantes ont réussi, tant bien que mal, à résoudre la grande partie des problèmes rencontrés. Les joueurs et les clubs n’ont pas encore une convention collective de branche, des règlements intérieurs, etc. Mais la nature de leurs relations a évolué.

En décidant d’imposer un cahier des charges, la Fif veut obliger les clubs à faire évoluer leur Pme. Comment comprendre qu’au 21e siècle, un club aussi vieux que l’Africa Sports d’Abidjan vive aux crochets de la Fédération ivoirienne de football, sans siège social ?

Avec cette nouvelle exigence de la Fif, un tel club n’aura plus droit au championnat de Ligue 1. Les efforts des dirigeants, désormais, doivent être concentrés sur le budget à boucler, le marketing, la nécessité de structurer l’entreprise. Des obligations loin de celles du passé. Préparation minutieuse, salaires, obligation de sécurité, on peut le dire, tout est  différent aujourd’hui.

PAUL BAGNINI