Éliminatoires Mondial 2018: Où étaient les guerriers ?

Éliminatoires Mondial 2018: Où étaient les guerriers ?

Éliminatoires Mondial 2018: Où étaient les guerriers ?

L’État et la Fédération ivoirienne de football (Fif) ont joué pleinement leur partition en dégageant les moyens adéquats pour permettre à la sélection nationale ivoirienne de réaliser son rêve de disputer, pour la quatrième fois consécutive, la phase finale du Mondial.

A onze jours du match, une réunion de vérité a eu lieu entre dirigeants fédéraux et les joueurs en vue d’évacuer tous les soucis et donner plus de chance de réussite aux Eléphants. Qui ont, du reste, invité le peuple ivoirien à se mobiliser derrière eux, le jour de la rencontre. « Nous jouerons comme des guerriers pour vaincre l’adversaire et nous qualifier pour Russie 2018 », avaient-ils promis.

Le public a effectivement répondu massivement à cet appel. Le stade Félix Houphouët-Boigny était plein comme un œuf pour faire corps avec son équipe. Mais, en lieu et place de la joie, ce fut l’amertume au coup de sifflet final de l’arbitre gambien, Papa Bakary Gassama. Les poulains de Marc Wilmots, méconnaissables sur l’ensemble de la partie, sont éliminés.

Face à une formation marocaine assez homogène, bien disciplinée tactiquement et réaliste sous la houlette d’un entraîneur plein de personnalité et admirable par sa culture tactique, Gervinho et ses équipiers ont démissionné. Au lieu d’un commando de guerre, l’on a vu plutôt un groupe de timorés qui avait du mal à asseoir son jeu, à aligner deux passes de suite et à percuter la défense adverse.

De manière intelligente, Hervé Renard a demandé à ses poulains de bloquer les côtés pour empêcher les latéraux ivoiriens notamment Serge Aurier, de créer le surnombre en attaque et effectuer des centres ou retraits dangereux. Ils l’ont réussi de fort belle manière. Etonnants de santé et de sérénité, les Marocains ont pratiquement gagné tous les duels. Avec beaucoup de métier et de solidarité, ils ont su protéger leur acquis de deux buts jusqu’au bout face à un adversaire sans âme.

En somme, la meilleure équipe sur le terrain se qualifie pour Russie 2018. La Côte d’Ivoire, malgré sa pléiade de vedettes, n’est pas encore une équipe. Son jeu manque de cohérence, de puissance et de fluidité. Depuis la retraite internationale de Yaya Gnégnéry, la sélection nationale ivoirienne n’a pas encore de métronome.

Ce joueur qui peut conserver ou lâcher le ballon avec une certaine aisance au moment opportun, bref un joueur intelligent, plein de personnalité et à la technique manœuvrière. Depuis sa désillusion à la Can gabonaise, la Côte d’Ivoire est à la recherche d’une vraie identité de jeu.

L’arrivée de Marc Wilmots à la tête de l’encadrement technique n’a rien changé. Au contraire, elle a plutôt désarticulé davantage son jeu. Jusque-là, l’on ne sent pas la touche du technicien belge.

« Je félicite coach Hervé Renard pour sa qualification. C’est dommage qu’il ne soit plus avec nous ». Ce propos plein de regrets de Gervinho, capitaine des Éléphants, sous-entend que Wilmots n’est pas l’entraîneur qu’il faut à la Côte d’Ivoire. Après cette élimination, le président de la Fif, Augustin Sidy Diallo, qui rencontre les clubs (qui l’ont élu, la semaine prochaine, doit prendre ses responsabilités sur ce sujet avant la suite des éliminatoires de la Can 2019, en mars 2018.

JEAN-BAPTISTE BEHI