Éléphants: Des lacunes demeurent dans le jeu

Éléphants: Des lacunes demeurent dans le jeu

La sélection ivoirienne s’est qualifiée dans la douleur pour les quarts de finale de la Can 2019. Face au Mali, lundi, au Stadium de Suez, l’on a décelé de nombreuses lacunes dans le jeu d’ensemble des poulains de Kamara Ibrahim.

Les Aigles, avec un football chatoyant, ont donné du fil à retordre aux Eléphants. Ils ont occupé tous les espaces et réussi des mouvements ultra-rapides qui ont mis en difficulté l’équipe ivoirienne.

Les Maliens ont su utiliser leurs qualités athlétiques et techniques pour dominer les Ivoiriens. Qui n’ont encore dû leur salut qu’à la classe du gardien de but, Sylvain Gbohouo et à la solidité de leur défense centrale Wilfried Kanon-Ismäel Traoré. Bagayoko Mamadou et Coulibaly Wonlo (les deux latéraux) ont peiné tant dans l’anticipation que dans la relance. Ils ont souvent été débordés par les remuants ailiers maliens, Moussa Djénépo et Abdoulaye Diaby. Sans oublier Adama Traoré (le remplaçant d’Abdoulaye). Si Moussa Maréga (le grand diable) ne s’était pas montré maladroit sur les retraits de ses compères de l’attaque et n’avait pas été tenu en respect par le duo Kanon-Traoré, la Côte d’Ivoire aurait perdu cette rencontre.

Le secteur médian ivoirien, lui, n’a valu que par Serey Dié (toujours à la tâche). Jean-Philippe Gbamin et Franck Kessié (moyens dans l’ensemble) ont éprouvé d’énormes difficultés face à la rapidité et à l’aisance technique de Diadié Samassékou, Amadou Haïdara et Lassana Coulibaly. Toutefois, ils (les trois) ont eu le mérite d’empêcher les Aigles de placer des tirs fulgurants à l’entrée de la surface de réparation.

Quant à l’attaque ivoirienne, à l’image du trio Nicolas Pépé-Jonathan Kodjia-Wilfried Zaha, elle a manqué de mordant dans toutes ses tentatives. Kodjia, en dépit de sa bonne volonté, avait du mal à établir un vrai rapport de force avec le défenseur adverse et à protéger intelligemment son ballon. Il a même raté une occasion nette de but en seconde période. Wilfried Bony (son remplaçant dans les cinq dernières minutes) a, par son expérience et sa protection de la balle, empêché l’axe central du Mali, à savoir le duo Molla Wagué-Mamadou Fofana, d’effectuer des montées rageuses.

Pour l’heure, Pépé n’arrive pas à se distinguer. Son talent demeure certes, mais il a du mal à réussir ses débordements, contrairement à son suppléant, Maxwell Cornet (67e mn), qui a de la vivacité et de la hargne à revendre.

Enfin Wilfried Zaha. Bien qu’il ait inscrit le but de la qualification, le fantasque attaquant de Crystal Palace laisse les observateurs sur leur faim pour l’instant. Joseph Antoine Bell (voir interview) a donc raison de dire que « la Côte d’Ivoire ne sait pas exploiter ses nombreux talents offensifs ».

En somme, il est temps que les Eléphants se réveillent, comblent véritablement leurs lacunes, car les batailles à venir s’annoncent encore plus difficiles. Notamment ce quart de finale contre l’Algérie, une équipe mature qui flambe depuis le début du tournoi. Le Syli national de Guinée, étrillée (0-3), en sait quelque chose. En outre, les Fennecs veulent prendre leur revanche, eux qui ont été éliminés par les Eléphants (1-3) en  quarts de finale, en 2015, en Guinée équatoriale.

JEAN-BAPTISTE BEHI
Envoyé spécial en Egypte