Défaite des Éléphants: Une débâcle collective, un coaching perdant, un arbitrage scandaleux
Défaite des Éléphants: Une débâcle collective, un coaching perdant, un arbitrage scandaleux
La Côte d’Ivoire a été éliminée sur le fil du mondial 2014, mardi, à Forteleza, par une modeste équipe de la Grèce (1-2). Déjà les commentaires font bon train.
Une débâcle collective
Pour certains observateurs, la défaite de Didier Drogba et les siens n’est pas à chercher ailleurs mais plutôt dans l’absence du collectif. Jamais dans cette opposition, l’équipe ivoirienne n’est parvenue à réussir les enchaînements, ni apporter de la percussion dans le jeu. Comme tétanisés par l’enjeu de la rencontre, les Ivoiriens sont restés l’ombre d’eux-mêmes, confiant certainement leur destin à Dieu.
Didier Drogba, l’attaquant emblématique esseulé dans la pointe de l’attaque, parfois obligé de descendre pour défendre au lieu de jouer son rôle de buteur. Mais si Drogba revient c’est parce que les milieux de terrain comme Yaya Touré, Tioté Cheick ont démissionné, incapables de donner de bons ballons à l’attaque.
C’est le lieu de rappeler que le problème d’égo entre Yaya et Drogba a encore pourri l’atmosphère de l’équipe lors de ce mondial, même si on essaye de l’étouffer. Les deux joueurs se disputent le leadership du groupe. La débâcle collective, c’est aussi cette défense poreuse des Eléphants commettant toujours les mêmes impairs. On a vu lors des matchs contre la Colombie et la Grèce. Des erreurs qu’ils ont d’ailleurs payées cash. D’autres accusent le coaching.
Un coaching perdant
Même s’il faut accorder au sélectionneur national, Sabri Lamouchi, d’avoir réussi en si peu de temps un savant dosage d’anciens et de jeunes joueurs, mais il n’est pas parvenu, mardi, à gérer la fin du match contre la Grèce. Ce qui fait la marque des grands entraîneurs.
Comment peut-il expliquer le remplacement des cadres comme Drogba et de Gervinho à 15 minutes de la fin par des plus jeunes (Sio Giovanni et Ismaël Koné), dépourvus d’expériences ? Par ces choix tactiques douteux,Sabri Lamouchi a apporté du grain au moulin de ceux qui lui reprochent, à tort ou à raison, son manque d’expériences, creusant ainsi sa propre tombe. A cela, il faut ajouter la question de l’arbitrage.
Un arbitrage scandaleux
« Combien a pu percevoir l’arbitre équatorien pour offrir un pénalty si généreux dans les arrêts de jeu à la Grèce ? », s’interroge-t-on dans les rues d’Abidjan. En donnant ce coup pouce, l’arbitre de ce match décisif savait bien que les Ivoiriens n’avaient plus de temps pour réagir. M. Carlos Vera était-il en mission commandée ?
La réponse à cette question ressemble à une colle. C’est ici le lieu de s’interroger sur le choix des arbitres par la Fifa à ces grands rendez-vous mondiaux. L’arbitrage de ce match Côte d’Ivoire-Grèce restera longtemps gravé dans les mémoires comme celui du match Côte d’Ivoire-Brésil (1-3) en 2010 (avec ce penalty refusé aux Ivoiriens) et plus loin encore Cameroun-Angleterre en 1990, perdu par les Lions indomptables (2-3) suite à deux penalty offerts gracieusement aux Anglais. Malgré l’apport d’un cinquième arbitre et de plus en plus d’un arbitrage assisté par vidéo, « nous pas bouger », a dit l’artiste.
Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info