Can 2019: Grosse menace sur la participation malienne

Can 2019: Grosse menace sur la participation malienne

Sauf une seule: celle du Mali. Pas que Mohamed Magassouba, le sélectionneur a l’embarras du choix, mais parce que le pays est dans le collimateur de la grande Fifa. La Fédération malienne, ou du moins le Comité de normalisation (Conor) qui la remplace depuis novembre 2017, est menacée de suspension.

Le Conor avait été mis en place pour gérer les affaires courantes, réviser les statuts des Ligues régionales et ceux de la Femafoot et enfin organiser l’élection d’un nouveau Comité exécutif, bref pour remettre de l’ordre dans l’organisme. Son mandat a été renouvelé régulièrement, depuis, sans que les intervenants n’arrivent à se mettre d’accord. Depuis lors, pas de championnat national.

A Bamako, on en veut beaucoup à la présidente, ancienne ministre, que la rue n’hésite plus à taxer d’incompétente. Une assemblée générale doit se tenir le 15 juin. Si aucune issue n’est trouvée, la Fifa menace de suspendre le Mali de toutes ses activités. Un émissaire de Gianni Infantino, le directeur des associations membres de L’Afrique et des Caraïbes, est venu le dire au Premier ministre malien le 8 juin dernier.

La situation est tellement sérieuse que l’on se demande si ceux qui gèrent le football mondial regardent la télévision. Gianni Infantino et ses hommes, à Zurich, lisent-ils les journaux ou écoutent-ils la radio ? Le Mali vit une crise autrement plus grave que ces histoires de ballon. Le pays est déchiré par une guerre qui ne dit pas son nom. Il est menacé d’explosion comme d’autres, ses voisins.

Pour les Maliens, le football reste un des derniers facteurs d’union nationale, un des rares moments de communier ensemble. Une telle décision priverait tous les fans de ces quelques instants de bonheur. Peut-être qu’ils n’ont jamais su que les armes se taisaient au Liberia, en pleine guerre civile, il y a une petite trentaine d’années, quand Georges Weah et ses camarades de l’équipe nationale jouaient un match international au stade Samuel Doe. Non, la Fifa, qui a installé son comité de normalisation, ne doit pas empêcher le Mali de jouer la CAN.

PAUL BAGNINI