Éducation nationale: Une élève contrainte au mariage à Touba

Des élèves
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Éducation nationale: Une élève contrainte au mariage à Touba

Éducation nationale: Une élève contrainte au mariage à Touba

Le combat pour la scolarisation de la jeune fille en Côte d’Ivoire a encore des jours sombres devant lui dans la région du Bafing face aux pesanteurs de certaines traditions et coutumes. Les nombreux efforts déployés par le gouvernement en la matière sont anéantis par l’attitude de certains parents encore réfractaires au changement de mentalité.

Bah Aïssata, de nationalité malienne, brillante élève en classe de 1ère C au lycée de Touba, vient d’être enlevée par son père pour être donnée en mariage à un prétendant résidant au Mali. Selon nos sources, le père de la jeune fille, prétextant d’une maladie mystique, obtient de l’établissement, une autorisation d’absence de longue durée pour la faire soigner au Mali.  C’était juste après le retour des congés de noël.

Ayant eu écho de la supercherie, des investigations sont menées par l’administration scolaire. Lesdites investigations révèlent que l’élève âgée de 20 ans a été envoyée au Mali pour rejoindre son époux.

Le directeur régional de l’Education nationale et de l’Enseignement technique (Drenet), a aussitôt saisi le procureur de la République pour un enlèvement. Le dossier est en cours d’instruction devant le parquet de la section du tribunal de Touba.

Précisons que Bah Aïssata est une élève hors norme. Elle a, par son talent, surclassé tous ses condisciples depuis la classe de 3ème. D’ailleurs la ministre Kandia Camara l’a honorée pour ses excellentes performances scolaires.

Récemment lors de la journée d’excellence célébrée à Touba, le 30 octobre 2014, elle a reçu de la part de la ministre, un ordinateur portable neuf. Prix spécial récompensant la meilleure  des filles de tout le second cycle du lycée Gaf de Touba.

Le cas Aïssata a été dévoilée parce qu’elle est une valeur sûre de l’école. Mais combien sont ces jeunes filles anonymes arrachées à l’école pour rejoindre un prétendant impatient ? Encore que si elles ne se trouvent pas piéger au cœur d’un ‘’deal’’ entre leurs géniteurs et le prétendu époux. Que la vigilance soit de mise pour mettre fin à ces pratiques qui compromettent l’avenir de la jeune fille au moment où le respect du genre est devenu un critère majeur de la coopération internationale.

YAHAYA KARAMOKO
CORRESPONDANT RÉGIONAL