Éducation nationale: Une forme d’escroquerie sévit dans les établissements

Ainsi, pour des erreurs qu’ils n’ont pas commises, les élèves ont dû débourser de l’argent pour les corriger.
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Éducation nationale: Une forme d’escroquerie sévit dans les établissements

Éducation nationale: Une forme d’escroquerie sévit dans les établissements

Un groupe d’élèves des Cours méthodistes secondaires (Cms) de Yopougon-Kouté a été suspendu des cours le lundi 3 février, a appris Fraternité Matin. Les éducateurs de cet établissement ont demandé à ces élèves de s’acquitter d’une somme de 1000 Fcfa pour corriger certaines anomalies constatées sur leur « fiche quitus » (fiche d’identification), sur la plate-forme conçue par la direction de la planification, de l’évaluation et des statistiques (Dpes).

Dans la panique, certains élèves se sont acquittés de cette somme, d’autres ne l'ayant pas ont dû emprunter chez des amis pour sauver les heures de cours.

Des témoignages confirment ces frais de correction des fiches quitus dans d’autres établissements privés ou publics à Yopougon et dans d’autres communes d’Abidjan et de l’intérieur du pays. Et cette « imposition » concerne généralement les élèves en classe d’examen (troisième et terminale).

En effet, les fiches quitus ou fiches d’identification de la plupart des élèves de 3ème et Terminale, de plusieurs établissements, découvertes dans les bases de données de la Dpes, sont  truffées de fautes.

Dans la partie État civil de la fiche, des nationalités imaginées comme « africains du centre »ont, malheureusement, été attribuées aux élèves.

Des parents s’étonnent que de telles informations figurent sur la fiche de leurs enfants, alors que pendant l’opération des inscriptions en ligne, toutes les informations concernant l’enfant et ses parents sont livrées correctement.

Ainsi, pour des erreurs qu’ils n’ont pas commises, les élèves ont dû débourser de l’argent pour les corriger.

« Le problème, c’est qu’on ne vous délivre pas de reçus qui certifient que vous avez payé cette somme de 1000 Fcfa pour telle prestation, on ne sait pas où l’argent va », se plaint Jonas Kouadio, un parent d’élèves.

Dans la pratique, cette somme est collectée par ceux qu’on appelle correspondants fichiers des établissements ou des directions régionales ou départementales de l’Éducation nationale et de l’Enseignement technique (Drenet ou Ddenet) qu’ils reversent à la direction de l’information de la planification, de l’évaluation et de la statistique (Dpes).

Les responsables de la Dpes approchés ne reconnaissent pas avoir exigé de l’argent ou mandaté un correspondant fichier à prendre une somme aux élèves pour les corrections dans la base de données.

A preuve, dans un courrier électronique envoyé aux Drenet et aux chefs d’établissements dont nous avons copie, le sous-directeur du système d’information, Coulibaly Gninhoyo, précise que le processus de correction dans le fichier national élève (Fne) et le processus de demande d’immatriculation, sont des opérations gratuites.

A en croire le directeur de la Dpes, Mamadou Fofana, les demandes de corrections peuvent être faites directement en ligne sur la plate-forme de la Dpes dans les établissements, quitte aux correspondants fichiers de convoyer les dossiers en papier (extrait de naissance et autres pièces justificatives) à la Dpes pour les vérifications.

Suite aux menaces et plaintes des parents d’élèves qui ont trouvé en cela une  forme d’escroquerie, le remboursement des 1000 Fcfa aux élèves, ont commencé dans certains établissements, a-t-on appris.

La ministre Kandia Camara qui a opté pour l’informatisation et la modernisation du système en vue d’une traçabilité dans le traitement des données et pour éviter des frais annexes aux parents, devra assainir véritablement ce secteur et en extirper les agents friands de gains faciles.

GERMAINE BONI