Éboulement à Abidjan: Les populations entre compassion et indignation après le drame

Le ministre Sanogo sur le terrain
Le ministre Sanogo sur le terrain
Le ministre Sanogo sur le terrain

Éboulement à Abidjan: Les populations entre compassion et indignation après le drame

Éboulement à Abidjan: Les populations entre compassion et indignation après le drame

Après la mort de 6 personnes  dans un éboulement de terrain, le jeudi 5 juin, à Mossikro, un  quartier précaire situé à Abidjan-Attécoubé, la population ivoirienne réagit.

« C’est un drame social  qui aurait pu être évité »,  lance Kouamé Henri, un informaticien à Abidjan-Adjamé. Selon lui, « actuellement où tout est mis en œuvre pour amener le pays vers l’émergence, les quartiers précairesdevraient être démolis ». Car, poursuit-il, « ce serait un moindre mal que d’enregistrer des pertes de vie humaine ». Kouamé Henri a surtout témoigné toute sa compassion  au chef de famille de Mossikro qui a perdu en une seule nuit, toute sa petite famille.

Mme N’dri Esther, sage-femme à Abobo, a du mal à cacher son impuissance. « La pauvreté ! Les habitants des quartiers précaires  savent qu’ils sont en danger. Pourtant, ils s’entêtent à vivre dans les bas-fonds, sur les collines… ». Pour elle, les personnes vivant dans ces quartiers ont une conception pessimiste de la vie. « Il faut bien mourir de quelque chose », ont-ils l’habitude de dire pour justifierleur entêtement à résider sur ces sites à risques. « C’est dommage ! »

Quant à M. Traoré, un vendeur ambulant, tout en exprimant sa compassion aux victimes de Mossikro, il ne les défend pas pour autant. « Ces populations doivent elles-mêmes prendre conscience du danger auquel elles sont exposéesen persistant à vivre dans ces quartiers précaires. Il y va de leur vie. Il y a des maisons accessibles, disponibles et construites sur des sites sans risques,  pour les  foyers les plus démunis »,  a-t-il indiqué.

Le ministre Sanogo Mamadou, ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement  et de l’urbanisme, qui s’est rendu, jeudi, sur le lieu du drame, a expliqué: « le gouvernement aurait voulu éviter ce genre de situation ». Avant de rappeler « qu’uneopération de déguerpissement a déjà été initiée dans la  zone  de Mossikro et des kits ont été remis aux habitants pour leur permettre de se reloger  dans des zones normales, en vain ».


Isabelle Somian

Isabelle.somian@fratmat.info