Zones à risques: Le maire d'Attécoubé veut déguerpir 3623 personnes

A peine annoncée,la saison des pluies, en deux semaines, a fait 23 morts dont 16 dans la seule commune d’Attécoubé. Ainsi, pour prévenir d'autres drames, le maire Danho Paulin a décidé d’évacuer les populations  de sa commune installées dans les zones à risques. Il s’agit, selon les services de la municipalité, du déguerpissement de 997 familles soit 3623 personnes des sous-quartiers Boribana, Sébroko, Cfi, Espoir, Gbébouto Garage, Agban Attié, Attécoubé 3, Mossikro,  Nematoulaye, Santé 3, Santé village et Dédé.

Depuis le samedi 21 juin, les actions de démolition des habitations dans les zones à hauts risques ont débuté et se poursuivent encore ce  lundi 23 juin lors de notre passage sur les différents sites à risques que compte cette commune. Cette opération, supervisée par le conseiller municipal Salif Tenena Coulibaly,  vise dans un premier temps à rendre inhabitables les maisons concernées. Il s’agit d’enlever les toitures, les portes, les fenêtres et de faire des trous dans les murs. Selon les agents trouvés sur le terrain, cela devrait obliger les occupants à quitter les lieux pour ne pas être des victimes à l’avenir.

Lors d'une session d'urgence du Conseil municipal tenue le mercredi 11 juin, au foyer des jeunes de ladite commune, le maire Danho Paulin a annoncé un plan Orsec (organisation des secours) de rénovation urbaine et de restructuration des quartiers précaires d'Attécoubé. Un plan qu’il a décliné en trois (3) axes.Le premier est donc l'opération qui est en cours actuellement. La deuxième action de la municipalité  sera de viabiliser ces quartiers précaires. Il s’agira,comme l’a annoncé récemment le maire, «d'ouvrir des routes, de raccorder ces sous-quartiers au réseau électrique, de réaliser des adductions en eau potable. »  Le troisième axe consistera à relocaliser les habitants de ces zones sur d’autres sites viabilisés.

Selon Danho Paulin, sa commune, du fait de sa topographie, demeure une zone prédisposée aux éboulements et glissements de terrain qui s'avèrent très souvent mortels. C’est pourquoi, il espère que ce plan une fois présenté au gouvernement, pourra faire l’objet d’une communication en conseil des ministres. Pour lui donc, des actions devront être également menées contre les propriétaires  qui construisent ces genres d'habitations. "Il nous faudra les identifier afin de les juger pour homicide lorsqu'il y aura des décès provoqués par des éboulements", a-t-il insisté.

Des habitants trouvés sur les lieux ont indiqué être confrontés à un dilemme. « Nous sommes conscients du danger qui nous guette, mais en même temps, nous ne savons pas où aller. Car, nous avons de maigres moyens. Si l’État nous apporte une aide, ce sera la bienvenue », a indiqué Massa Ouélégem, à Boribana.

Selon la municipalité d’Attécoubé, de 2005 à ce jour, 46 personnes (30 de 2005 à 2009)  sont décédées pendant les saisons pluvieuses, du fait des fortes pluies qui se sont abattues sur les communes du District d'Abidjan.

Ouattara Ouakaltio