Viviane Zunon Kipré: ‘’Nous gagnons à nous approprier l’expérience marocaine et à bénéficier des transferts de compétences’’

Viviane Zunon Kipré, présidente de l’Institut national des administrateurs de Côte d’Ivoire
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Viviane Zunon Kipré: ‘’Nous gagnons à nous approprier l’expérience marocaine et à bénéficier des transferts de compétences’’

Que devient l’Institut national des administrateurs de Côte d’Ivoire (Inad-CI), dont vous êtes la présidente, cinq mois après la signature de l’Accord de partenariat avec votre homologue du Maroc ?
L’Inad-CI se porte bien, ainsi que la coopération avec le Maroc. Nous avons mené quelques activités. Notre institut a bénéficié de formation de la part de l’Institut marocain des administrateurs (Ima). Les membres de la direction exécutive ont été invités au Forum Crans Montana à Dakhla, au Maroc, sous l’égide de sa Majesté le Roi Mohammed VI. Nous avons  été invités à prendre part, au Maroc, au programme de certification des administrateurs de société, puisque l’Inad-CI envisage d’organiser la certification des administrateurs dans la zone Uemoa. Les participants seront formés à être des administrateurs de société performants. Ce renforcement des capacités concerne les administrateurs déjà en activité ; ce qui leur permettra d’exercer dans plusieurs conseils d’administration en qualité d’administrateurs indépendants. Ce programme s’intègre dans l’accord signé avec l’Ima. C’est à ce titre qu’ils ont souhaité que nous participions à la session de certification des administrateurs pour nous imprégner de la démarche. Cela constituait pour nous une sorte de travaux pratiques. Je pense qu’à ce niveau déjà, nous pouvons avoir de réels motifs de satisfaction pour une coopération si récente. En plus de cela, nous avons de nombreux projets avec cet institut, notamment une revue commune sur la gouvernance, le partage de résultats d’étude sur les entreprises et des sessions de formation commune. Nous préparons aussi  les universités africaines des dirigeants sociaux et nous attendons une participation effective de nos amis marocains. La première édition desdites universités se tiendra en Côte d’Ivoire et nous projetons de l’organiser  tous les deux ans, de façon tournante dans d’autres pays africains afin d’y susciter la mise en œuvre d’instituts d’administrateurs. On l’a bien compris, notre coopération est féconde et je saisis cette opportunité pour adresser mes remerciements au président de l’Ima, Said Laftit et tout son Conseil d’administration, au vice-président Rachid Belkahia et à Mme Lamia Elbouanani, pour leur implication effective.

Vous étiez au Maroc pour le forum ivoiro-marocain de janvier 2015.Que pouvez-vous dire de la coopération avec le Maroc ?
J’estime que c’est une bonne coopération et qu’il est bon que nous, pays du Sud, nous mettions ensemble. Nos cultures sont proches les unes des autres et nous ne pouvons qu’en tirer profit, surtout que le Maroc est quelque peu en avance dans plusieurs secteurs de la vie économique. Nous, Ivoiriens, gagnons à nous approprier  leurs expériences et à bénéficier des transferts de compétences, de technologie et surtout de bonnes pratiques de gouvernance. Je considère que c’est un partenariat gagnant-gagnant qui est à saluer.

Par rapport à la formation des dirigeants sociaux que vous comptez organiser bientôt, que gagne  la Côte d’Ivoire?
Beaucoup. Il s’agit de maîtriser la gestion de l’entreprise en améliorant de façon significative, sa gouvernance et nous considérons que cela passe par la professionnalisation du métier d’administrateur. L’Inad-CI qui se veut le creuset où  se retrouvent les hauts dirigeants de tous les secteurs ; qu’ils soient du privé ou du public, passera par la formation, les échanges d’expériences en vue de la mise en pratique des règles de bonne gouvernance et fera des dirigeants sociaux, des vecteurs de valeur ajoutée pour leur entreprise. Ce changement qualitatif touchera, aussi bien la direction générale que le conseil d’administration. Pour nous, c’est une garantie pour la sécurisation des fonds, des investissements, de la rentabilité ; disons la gouvernance des entreprises pour la bonne santé de l’économie.

A vous entendre, vous fondez beaucoup d’espoir sur cette coopération avec l’institut marocain ?
Oui, bien sûr. C’est une bonne coopération. Notre optimisme s’enracine dans une justification pluridimensionnelle pour deux raisons : l’implication efficiente des acteurs  en présence et la qualité des projets en cours. Rien que pour ces raisons, je crois que la conjugaison des efforts et la  mutualisation de nos compétences contribueront au succès de cette coopération.

Je fonde beaucoup d’espoir  sur cette coopération. Je me rappelle que lors de la visite officielle du Président Alassane Ouattara au Maroc, il a encouragé les Ivoiriens à créer, dans ce  pays, des entreprises. Cette coopération à double sens, est à saluer. Parce que cela va dans le droit fil de la vision  des dirigeants actuels des deux pays. J’ajouterai même de leurs prédécesseurs, le roi Mohamed V et le Président Houphouët-Boigny. C’est à dire que le Président Alassane Ouattara et sa Majesté le roi Mohamed VI viennent de réactiver un partenariat qui existait par le passé en posant des actions concrètes. Au Maroc, nous avons assisté à la signature de nombreux  accords de partenariats entre les deux gouvernements, mais aussi entre opérateurs privés. Et ce, dans plusieurs domaines notamment la santé, l’industrie, la construction, etc. Les Ivoiriens et les Marocains doivent accompagner leurs dirigeants pour un partenariat gagnant-gagnant. La Côte d’Ivoire et le Maroc s’appuient sur leurs instituts d’administrateurs respectifs afin de se positionner comme des acteurs clés de la gouvernance en Afrique.

Interview réalisée par SYLVAIN NAMOYA
Collaboration: Benjamine Kaboré