Sécurité alimentaire : Des acteurs africains veulent minimiser les pertes post-récoltes

Sécurité alimentaire : Des acteurs africains veulent minimiser les pertes post-récoltes

La sécurité alimentaire du continent africain passe par un meilleur conditionnement de la production et une utilisation optimale des produits alimentaires. C’est dans cette optique que le Centre d’excellence régional contre la faim et la malnutrition en Afrique de l’Ouest et du Centre (Cerfam) a organisé, du 22 au 24 novembre, à l’hôtel Radisson Blu en zone aéroportuaire à Port-Bouët, en marge du Salon international de l’agriculture et de ressources animales d’Abidjan (Sara), une rencontre de haut niveau des acteurs continentaux et leurs partenaires.

L’atelier, qui avait pour thème : « Investir dans les bonnes pratiques et les technologies innovantes pour réduire les pertes post-récoltes et contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la nutrition », a été ouvert par le vice-Président de la République de Côte d’Ivoire. Daniel Kablan Duncan a relevé que la problématique des pertes post-récoltes ramène à l’Objectif de développement durable (Odd12), notamment l’objectif « Faim zéro » à l’horizon 2030, dans lequel la Côte d’Ivoire s’est engagée.

« Cette rencontre s’inscrit dans les recommandations de la 74e Assemblée générale des Nations Unies et également dans le thème du 5e Rassemblement mondial du mouvement Scaling Up Nutrition (Sun), celui de «Nourrir la planète et ses habitants». L’atelier permettra la réflexion sur la problématique des pertes post récoltes, afin de tirer plein profit des expériences réussies en matière de lutte contre les pertes post-récoltes et leurs implications pour la sécurité alimentaire et la malnutrition des populations », a souligné Daniel Kablan Duncan.

Selon lui, les efforts des pays pour parvenir à une réduction effective des pertes ne seront efficaces que si l’action repose sur une compréhension fine du problème. Le vice-Président a également révélé que les pertes en Afrique subsaharienne pour les fruits et légumes après la récolte sur l’exploitation sont de 50 pour 100. Pour les céréales et légumineuses, les pertes sont de 20,18 pour 100 au niveau de la transformation et de l’emballage.

Pour Issa Sanogo, directeur du Cerfam, les pertes post-récoltes affectent principalement les populations les plus vulnérables du continent, dont des millions de petits exploitants agricoles qui dépendent essentiellement de l’agriculture comme principale source de revenu et moyen de subsistance. Revenant sur la situation en Côte d’Ivoire, il a fait savoir que la sécurité alimentaire est en nette amélioration. La prévalence de l’insécurité alimentaire est passée de 12,6 pour 100 en 2009 à 10,8 pour 100 en 2018.

L’insécurité alimentaire modérée est la forme la plus répandue en milieu rural ivoirien. La disponibilité alimentaire, globalement satisfaisante sur le plan national, est soumise à des pertes post-récoltes et post-captures variant de 20 pour 100 à 40 pour 100 selon le type de denrées. Les pertes sont dues à de faibles capacités de conservation et de transformation des produits. La prévalence de la malnutrition chronique, ou retard de croissance est, quant à elle,  passée de 29,8 pour 100 en 2012 à 21,6 pour 100 en 2016, pour un seuil acceptable de 20 pour 100 selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms).

GERMAIN GABO