Recherche et sauvetage: La chaîne de secours peaufine ses capacités opérationnelles

Recherche et sauvetage: La chaîne de secours peaufine ses capacités opérationnelles

Pour l’édition 2019 de l’exercice Sarex (Search and rescue exercice) ou Recherche et sauvetage (en français), organisée par l’Association pour le développement du radio amateurisme dans la sécurité civile en Côte d’Ivoire (Adrasec-Ci), présidée par Mathurin Amoa, toutes les entités constituant la chaîne de recherche et de secours en Côte d’Ivoire ont été mobilisées.

Mobilisation impressionnante

Le scénario consistait à rechercher et localiser le plus rapidement possible, sans l’aide de témoin, une balise de détresse d’un avion de tourisme avec six passagers à son bord qui s’est crashé dans le parc. Cette recherche a été effectuée par trois équipes au sol disposant de véhicules, appuyées par un hélicoptère, ainsi que des moyens de transmissions radio.

Ces équipes étaient constituées des membres de l’Adrasec Côte d’Ivoire et celle du Sénégal venue en soutien à leurs pairs ivoiriens, des éléments de l’armée de l’air, de la gendarmerie et de la police nationale, des Forces françaises en Côte d’Ivoire (Ffci) et de l’Autorité nationale de l’aviation civile (Anac Côte d’Ivoire).

Elles disposaient de plusieurs récepteurs goniométriques qui leur ont permis de rechercher et localiser le signal de détresse. Des éléments de la Croix-Rouge et du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm) ont également pris part à l’exercice et avaient le rôle d’assistance et d’évacuation avec l’hélicoptère des victimes sur le lieu du crash.

Investir dans le matériel

C’est au bout de 1 heure et 35 minutes de recherche qu’une des équipes parvient à retrouver la balise. Un temps relativement bas que celui de l’an dernier, lors de la première édition de l’exercice. Pour le lieutenant-colonel Jean-Claude Zilliox, Conseiller à la protection civile du ministre de l’Intérieur, « ce temps est bon et réel ».

A travers cet exercice, l’Adrasec-CI veut amener ses bénévoles à se familiariser avec le matériel goniométrique et entraîner le personnel navigant de l’armée de l’air et tous les autres intervenants de la chaîne de recherche face à une catastrophe. Jean-Claude Zilliox a, toutefois, déploré le manque de matériel de détection au niveau de la chaîne de secours ivoirienne.

« Les sapeurs-pompiers ivoiriens n’ont pas encore les moyens de détection de ces balises, et donc en cas de crash, ils se feront aider par l’Adrasec-Ci qui, elle, a le matériel. Il faut des investissements dans le matériel pour pouvoir faire face à ce type d’accident », a appelé Jean-Claude Zilliox.

Quant à Mathurin Amoa, il a déploré le « manque de soutien des autorités » pour organiser l’exercice, mais également pour la mobilisation des bénévoles de l’Adrasec. Même s’il s’est réjoui que désormais les membres de son association soient appelés des pro-humanitaires. « Sans subventions, nous ne pourrons pas continuer ce que nous faisons », a-t-il déploré.

Lanciné Bamba, chef du Bureau d’études et coordination des recherches et sauvetage au sein de l’Anac, a salué la bonne coordination de toutes les forces sur le terrain. Il a aussi annoncé pour bientôt l’opérationnalisation du Centre de recherche et sauvetage de l’armée de l’air. Toute chose qui rassure, avant l’audit, en octobre, de tout le système de l’aviation civile ivoirienne par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci).

FAUSTIN EHOUMAN