Protection des Droits de l’Homme: Des populations et des activistes renforcent leurs compétences

Protection des Droits de l’Homme: Des populations et des activistes renforcent leurs compétences

Le projet de Promotion et de Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (Prodef) démarré depuis novembre 2016  et exécuté par Avocats sans Frontières France en collaboration avec l’Association des Femmes juristes de Côte d’Ivoire, a officiellement pris fin le jeudi 12 avril 2018.

C’était à l’issue d’une cérémonie de restitution globale des résultats dudit projet à l’Institut français d’Abidjan. En présence des différents partenaires institutionnels: le Garde des Sceaux, ministère de la Justice, la Commission nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire d’une part et des partenaires techniques et financiers notamment l’Usaid, le Crédit agricole français et  l’Ong  Un  pour Tous, d’autre part.

Ce projet dont les objectifs étaient entre autres de permettre aux ONG locales une meilleure connaissance de leur champ d’intervention, de leurs limites ainsi que de leurs droits, de sensibiliser le grand public ainsi que les autorités à la défense des droits humains et d’apporter une aide judiciaire aux défenseurs des droits humains victimes de violation de leurs droits, visait comme objectif global à vulgariser et à opérationnaliser la loi du 20 juin  2014 et dont le décret d’application signé en février 2017 était  relatif à la protection des défenseurs des droits de l’homme en Côte d’Ivoire.

Cette loi prise en Conseil des ministres pour freiner les différentes violations dont étaient victimes les défenseurs des droits de l’homme, consécutivement au climat d’insécurité né de la crise post-électorale, présente des aspects avant-gardistes : l’inviolabilité des sièges des organisations des défenseurs des droits de l’homme, l’accès pour eux aux prisons, la confidentialité des sources pour les avocats et les journaliste puis la protection par l’Etat des Défenseurs des droits de l’homme et de leur famille.

Le projet de Promotion et de Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme  a été exécuté dans 10 localités ivoiriennes avec pour facilitateurs un pool de 30 avocats français et camerounais. Ils ont procédé par appel d’information avec des auditeurs de différents  niveaux et couches sociales, au cours des ateliers qui leur ont permis de mettre en scène des thématiques quotidiennes telles que la lutte contre le mariage précoce, la scolarisation de la jeune fille, la violence faite aux femmes, l’autonomisation de la femme, la protection contre l’albinisme, la préservation des données des défenseurs des droits de l’homme.

Ce qui a permis aux populations, aux policiers, aux gendarmes et aux membres du corps préfectoral, personnes cibles du projet et qui n’avaient jamais assisté à une audience judiciaire de découvrir le fonctionnement de la justice et tout aussi  d’apprendre leurs droits. Avec  548 auditeurs formés  en 18 mois dont 438 femmes, grâce aux financements prioritairement de l’Usaid 386000 dollars et du Crédit agricole France 25000 euros, Krista Aïssa Desgranges, Directrice de la section Démocratie et Droit de l’Homme de l’Usaid, Amélie Clarisse, coordonnatrice des Programmes à Avocat Sans Frontières France, Namizata Sangaré, présidente de la Cndhci, ont toutes souhaité avec Aimé Zebeyoux, présidente de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, que le respect des droits humains devienne un réflexe pour chacun des Ivoiriens et que l’Etat veille de façon effective au respect et à la protection desdits droits.

Cela  a incliné la présidente de la Cndhci à plaider  auprès des partenaires financiers dudit projet afin de trouver de nouveaux financiers pour le continuer sous d’autres déclinaisons. Ce d’autant qu’à  l’analyse des principales leçons apprises  et exposées par Mme Kouao, la coordonnatrice du Prodef, d’énormes chantiers sont encore à construire.

Franck A. Zagbayou