Protection de l’enfance: Une enquête révèle que 57% des filles et 66% des garçons ont subi des violences

Protection de l’enfance: Une enquête révèle que 57% des filles et 66% des garçons ont subi des violences

« Les données préliminaires de l’enquête révèlent qu’en Côte d’Ivoire, 57% des filles (684/1200) et 66% des garçons (797/1208) ont subi au moins une forme de violence pendant l’enfance. Il ressort également que les rapports sexuels forcés sont le type de violence sexuelle le plus répandu en Côte d’Ivoire (avec 149 sur 1200 filles soit 12, 4%). » Tel est le résultat de l’enquête sur les violences faites aux enfants « Vacs » en Côte d’Ivoire. Entamée en 2018, auprès des ménages, l’enquête a porté sur 2408 adolescents dont 1208 garçons et 1200 filles âgées de 13 à 14 ans.

Et, ces travaux de recherche ont été conjointement initiés par le ministère de la famille et de l’enfant (Mffe) et le gouvernement américain, à travers le programme national de prise en charge des Orphelins et autres enfants rendus vulnérables du fait du Vih/sida(Pn-Oev) et le United States centers for disease control and prevention ( agence des centres de contrôle et de prévention des maladies).

Avec les données sur la prévalence nationale et les facteurs de risque de la violence contre les enfants, la Côte d’Ivoire sera en mesure de planifier, de budgétiser, de mettre en œuvre et d’évaluer les programmes liés au Vih et à la protection des enfants.

La cérémonie de lancement du plan de réponse de l’enquête sur les violences faites aux enfants « vacs », en Côte d’Ivoire, s’est déroulée hier à l’hôtel Azalaï de Marcory, en présence de la chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire, Kathérine Brucker.

« Avec les données sur la prévalence nationale et les facteurs de risque de la violence contre les enfants, la Côte d’Ivoire sera en mesure de planifier, de budgétiser, de mettre en œuvre, et d’évaluer les programmes liés au Vih et à la protection des enfants », a précisé la diplomate, en insistant sur l’objectif du bilan de cette enquête.

En avançant, elle a évalué le coût des investissements du gouvernement américain, qui s’élève à ce jour « à plus de onze million de dollars, soit plus de 6,5 milliards de Fcfa au profit du ministère de la Famille, la Femme et l’Enfant ». Ainsi, l’investissement total du Pepfar en Côte d’Ivoire, à ce jour, s’élève à plus de 865 million de dollars, soit plus de 498 milliards de fcfa », a estimé la chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire.

Selon elle, au regard des résultats préliminaires, il ressort que « contrairement à nos attentes, ce sont les garçons qui sont les plus susceptibles d’être victimes de violences physiques… C’est pourquoi, ces études sont si importantes, car elles nous permettent d’appliquer nos efforts de façon appropriée ».

Dr Thiam Hassane, représentant de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Bakayoko-Ly Ramata, a, quant à lui, souligné que : « L’État de Côte d’Ivoire doit définir des stratégies plus efficaces, à travers un plan de réponse, en vue d’éradiquer ce phénomène qui entrave le bon développement et l’épanouissement de notre jeunesse. Surtout que, malgré les efforts considérables de la Côte d’Ivoire qui a déjà ratifié à plusieurs instruments juridiques régionaux et internationaux dont la Convention des Nations unies aux Droits des enfants(Cde), la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (Cadbe), les droits des enfants sont constamment violés. »

C’est pourquoi, la Côte d’Ivoire, a-t-il poursuivi, va organiser un atelier dénommé « Data for action » ou encore « données pour agir ».

L’étude sur les violences faites aux enfants « Vacs » en Côte d’Ivoire est non seulement la première du genre en Côte d’Ivoire, mais aussi au niveau de l’Afrique de l’Ouest francophone.

Isabelle Somian