Port-Bouët: Des populations habitant sur le littoral s'opposent à leur déguerpissement

Les populations habitant sur le littoral de Port-Bouët s'opposent à leur déguerpissement.
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Port-Bouët: Des populations habitant sur le littoral s'opposent à leur déguerpissement

Port-Bouët: Des populations habitant sur le littoral s'opposent à leur déguerpissement

Des populations de Port-Bouët (Anani, Dieudonné, Gonzaqueville, Jean Folly, Adjouffou, Derrière Wharf) qui habitent le long du littoral droit, sur l’axe Abidjan-Grand Bassam, s’opposent à l’opération de déguerpissement initiée par le gouvernement. Ce, dans le cadre du prolongement de l’autoroute Abidjan-Grand Bassam. Ils l’ont exprimé le vendredi 27 septembre, au centre Pilote de Port-Bouët.

Selon Yao Félix, délégué des populations du littoral, « un recensement a été fait en  2012 par le Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd) avec pour objectif de recaser les populations résidant dans ces zones concernées.  Mais contre toute attente, elles viennent d’être convoquées à la mairie de Port-Bouët pour percevoir des frais de dédommagement en vue de leur déguerpissement dans les prochains jours,  d’où leur mécontentement ».

Quant à Bouadou Serge, propriétaire de maison à Anani, il a ajouté: « initialement, nous devrions être déguerpis à cause  de l’autoroute. Mais le Bnetd a estimé que nous ne devrions plus quitter nos maisons parce que l’autoroute ne passera plus  sur l’ancienne voie mais dans le village. A notre grande surprise, le ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’urbanisme nous demande  de quitter les lieux parce  qu’un embellissement du littoral sera effectué ». 

Au dire de nos interlocuteurs, les propriétaires de maisons perçoivent 150.000 Fcfa comme frais de dédommagement et 75.000 Fcfa  pour les locataires.  Des sommes largement en deçà de leurs investissements (2 millions voire 4 millions Fcfa).  C’est pourquoi, certains d’entre eux refusent cette somme qu’ils  jugent dérisoire.

Ils ont souhaité donc avoir un site de recasement où  à défaut que l’Etat les  aide à acquérir des logements sociaux. Car ils sont tous des  pères de famille et que l’on est en pleine rentrée scolaire. On dénombre 4000 familles, 22.000 personnes dont 5000 enfants scolarisés à Anani.

Pour les responsables du ministère de la Construction chargés du paiement des frais de dédommagement approchés et qui ont requis l’anonymat, « toutes ces personnes affectées par ce projet de déguerpissement du littoral sont informées, pour certains depuis 2012 et pour d’autres récemment. Le Bnetd a mené une expertise dans  ces zones ».

Ils ont également souligné: « dans ce genre de situation, le dédommagement se fait toujours en numéraire et non pas en matériel. Des textes de loi existent à ce propos ». « Nous sommes donc à l’étape de dédommagement qui se fait par catégorie (les propriétaires résidents, les propriétaires non résidents, les locataires et les hébergés gratuits). Cette étape peut intervenir avant, pendant ou après les démolitions.  C’est pourquoi, nous demandons aux personnes impactées par le projet de quitter la zone au plus vite », ont-ils soutenu.

Pour les omis, ils ont tenu à rassurer que tous ceux qui ont été recensés dans le cadre de ce projet seront dédommagés. Ils invitent cependant ceux qui sont dans ce cas à prendre attache avec le Bnetd, car d’autres listes suivront.

Ce sont près de 300 personnes venues d’Anani qui ont perçu leurs frais de dédommagement le vendredi 26 septembre. Les autres quartiers passeront à la caisse  la semaine prochaine.


Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info