Pluies diluviennes: Les populations "ne veulent pas" quitter les zones à risques

Les dégâts causés par la pluie d'hier au quartier Mossikro (Attécoubé) ont fait 4 morts dans deux des trois habitations d'une cours commune
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Pluies diluviennes: Les populations "ne veulent pas" quitter les zones à risques

Pluies diluviennes: Les populations "ne veulent pas" quitter les zones à risques

Depuis le début des pluies diluviennes, les populations des zones à risques ne font que compter les morts du fait des éboulements et glissements de terrains qui s’y produisent. Malgré ces drames, les populations ne sont pas disposées à quitter ces lieux.

Le lundi 17 juin, suite au drame survenu dans le quartier Mossikro (commune d’Attécoubé) provoqué par un glissement de terrain qui a fait quatre morts, les riverains, bien qu’ils soient attristés et craintifs, ne pensent pas partir des lieux. En dépit de la décision du maire de la commune d’Attécoubé,  Danho Paulin, de raser tous les sites à risques  de sa commune.

« Où irons-nous si nous quittons ces lieux? La vie est chère. Nous n’arrivons pas à vivre décemment, à plus forte raison déménager d’ici », martèle V. Edouard. Même son de cloche pour Sankara Ibrahim. Mais il précise que si le gouvernement met à leur disposition des maisons respectant les normes environnementales et à moindre coût, il n’hésiterait pas à partir.

L’un des facteurs qui, selon eux, ne les motivent pas à partir, ce sont les moyens financiers. « Nous n’avons pas les moyens pour aller prendre une maison ailleurs. Cependant, nous prions Dieu pour faire des économies et un jour quitter la zone », lance Ballo Yssouf, chauffeur de taxi. Ce dernier révèle que les négociations entre le gouvernement et les habitants de leur quartier, quant à leur déguerpissement, se font avec les propriétaires. « Chaque fois, l'on nous dit que le gouvernement veut dédommager les personnes qui souhaiteraient quitter le quartier, mais en réalité nous ne voyons rien de concret. Pire, ce sont les propriétaires de maisons qui s’en chargent ».

Poursuivant, il indique que lorsque certains locataires décident de quitter la zone, leur propriétaire de maison refusent de leur verser la caution. « Parfois, ils nous demandent d’attendre à ce qu’un autre intègre la maison avant de restituer notre caution », souligne Ballo Yssouf.

Selon le directeur de cabinet du ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, Guihy Benoît, le ministre Mamadou Sanogo a octroyé à chaque famille une contribution financière pour lui permettre de se reloger ailleurs sur des sites plus sécurisés.

En attendant, craintes et prières meublent le quotidien de ces riverains, dont la majeure partie est composée de jeunes abonnés aux petits métiers. « Certes, nous sommes inquiets, mais nous comptons sur Dieu. De toute les façons, nous sommes amenés un jour à mourir », affirme Mohamed K.

Kamagaté Issouf
Issouf.kamagate@fratmat.info