Pluies diluviennes, inondation, 20 morts: Il y a un temps pour s’énerver !

Pluies diluviennes, inondation, 20 morts: Il y a un temps pour s’énerver !

Pluies diluviennes, inondation, 20 morts: Il y a un temps pour s’énerver !

Construction et humanisme

Il y a, paraît-il, un service de l’État nommé ministère de la Construction et de l’Urbanisme. Ce sont ses fonctionnaires que nous payons pour veiller à ce que les constructions et les ouvrages d’assainissement soient aux normes.

Pour nous éviter au maximum ces drames. Mais qu’ont-ils fait ? On se le demande. Chaque fois qu’on entend parler d’eux, c’est qu’ils ont vendu des terrains à plusieurs personnes. Chaque fois qu’il y a des inondations, on oublie qu’il y a des années, quelqu’un au ministère de la Construction et de l’Urbanisme a délivré un document de conformité. Incroyable ! Manque de compétence ? Déficit de probité assurément.

On les a payés pour un travail qu’ils n’ont pas fait. Ils se sont payés en sus sur le terrain.

Nous payons aujourd’hui leur laxisme. Avec des larmes. Mais eux se la coulent douce. Douce Côte d’Ivoire. Ministère de la Construction et de l’Urbanisme, un peu d’humanisme, s’il vous plait !

Il y a un temps pour s’énerver

Hier, toute affaire cessante, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a pris à bras-le-corps le sinistre. Son gouvernement a déployé la grosse artillerie pour prendre en charge les victimes. Catastrophe naturelle ? Pas vraiment.

Des gens cupides ont créé les conditions du drame. Il faut les trouver. Il y a un temps pour s’énerver et frapper du poing sur la table La semaine dernière, c’est une dame et son frère qui ont livré de pauvres ouvriers à la mort. Ils se la coulent douce quelque part, pendant que les familles pleurent. Sous nos yeux. Ils n’ont même pas daigné secourir les blessés.

Il y a un temps pour s’énerver et chercher les coupables pour les punir. Il y a un temps où il faut être énergique. Déguerpir une bonne fois pour toutes les zones à risque. Entre faire des sans-abris et des corps sous des débris, il ne faut plus tergiverser.

Nous aussi...

Zone à risques. On nous l’a dit, on a entendu. On le sait, mais on est là. Zone dangereuse. On l’a répété. Nous-mêmes avons difficilement survécu aux récentes inondations. Nous avons pleuré nos voisins disparus. Mais on est là. On attend quoi ? Quand on nous demande de partir, on exige qu’on nous paye. D’abord. Fuyez la mort. Oui, mais vous nous donnez combien ?

Déliez vos bourses, sinon on reste. Au finish, on ira chercher leurs restes. Partir où ?, nous rétorque-t-on souvent. Mais diantre !

À part ces endroits à haut risque, n’y a-t-il point d’autres cités ? On est têtus. Ça frise l’inconscience. De façon déconcertante.

Signature coupable

Pour avoir un terrain et un permis de construire, il faut une signature. Le porteur du sceau représente l’État et est en conséquence rémunéré. Bien rémunéré. Avec un service à sa disposition.

Véhicule de fonction et carburant. Tout cela pour qu’il puisse faire correctement son job. En toute intégralité. Si on constate qu’il ne l’a pas fait, on doit pouvoir le retrouver. Même à la retraite. Et réquisitionner les nombreux immeubles qu’il s’est offerts. Oui, dans ce ministère, on entre en fonctionnaire, on sort en puissant opérateur immobilier.

La signature confère des avantages mais aussi des responsabilités.

Bledson Mathieu