Planification familiale: Un investissement fructueux dans les femmes, constate  un médecin  de Intra Heath

« Pour nos pays, la santé de la reproduction (Sr) est la meilleure arme. Parce que quand on investit 1 dollar (entre 450 et 600 Fcfa) dans la planification familiale (Pf), on gagne 100 dollars (environ 60.000 Fcfa ) à moyen terme », a affirmé Dr Cheick Oumar Touré, directeur de Intra Heath international au Mali.

Il expliquait ainsi, à Ouagadougou, en juin dernier, en marge de la Coalition pour les organisations de la société civile pour un meilleur positionnement de la planification familiale en Afrique de l'ouest, le rôle de la Santé de reproduction dans le processus de développement de l’Afrique et plus particulièrement dans celui des neuf pays membres du Partenariat de Ouagadougou (Po).

Quand une femme  souscrit  à la Pf, elle devient plus productive et peut alors contribuer au développement de son pays, a laissé  entendre M. Touré. « Parce qu’avec l’espacement des naissances, elle n’aura pas de grossesses chaque année. Toute chose qui lui permettra d’avoir une bonne santé, de moins dépenser, a-t-il  justifié.

« La Pf est  une solution que  nous devons considérer avec beaucoup d’acuité.Des pays  comme la Thaïlande, la Corée, 50 ans en arrière, étaient  également des pays sous-développés. Toutefois, avec la maîtrise de leur fécondité (deux enfants, trois enfants), ils sont devenus l'un des pays les plus émergents à ce jour. »

Par le passé, le salaire des travailleurs dans ces pays étaient les mêmes que ceux que nous percevons dans nos pays (100.000, 150.000, 200.000 Fcfa). Maintenant, ils ont des salaires que le gouvernement lui-même paye (1million  à 2 million Fcfa)

Ces pays créent leurs propres ressources en adoptant la politique de l’enfant unique. Avec cette option, la Chine par exemple  a décidé d’investir dans la formation de sa population.Le résultat est édifiant: tout se fabrique là-bas! C’est l’usine du monde ! Un pays qui ne peut pas assurer la qualité de ses ressources humaines est un pays qui va continuer à courir derrière les autres.

 "Avec le nombre  élevé de nos populations, nos ressources sont maigres. Or, on  a l’obligation de les nourrir. Par conséquent, on devient un peu comme des mendiants. La main qui reçoit n’a point de dignité", a t-il déploré. Il faut plutôt  faire la politique de nos moyens, espacer nos naissances pour garantir le minimum de soin, de sécurité et d’éducation pour nos enfants. Nous devons essayer d’avoir une population raisonnable pour mieux l’organiser sur tous les plans, a conclu  le  Dr Cheick Oumar Touré.

Isabelle Somian
Isabelle.somian@fratmat.info
Envoyée spéciale à Ouagadougou