Orpaillage clandestin: Des chefs de village suspendus par le Roi de l’Indénié

Nanan Boa Kouassi III, le roi de l’Indénié a suspendu des chefs de village
Nanan Boa Kouassi III, le roi de l’Indénié a suspendu des chefs de village
Nanan Boa Kouassi III, le roi de lu2019Indu00e9niu00e9 a suspendu des chefs de village

Orpaillage clandestin: Des chefs de village suspendus par le Roi de l’Indénié

Orpaillage clandestin: Des chefs de village suspendus par le Roi de l’Indénié

Nanan Mian Ané Kouadio, Nanan Assalé II et Nanan Issa, respectivement chefs des villages de Bébou, Ehuasso et M’basso dans la sous-préfecture de Zaranou (45 km au sud-est d’Abengourou) ont été suspendus de leur fonction jusqu’à nouvel ordre. Leur intérim sera assuré par de nouveaux patriarches qui seront désignés le dimanche 29 juin prochain.

La décision a été prise, le mercredi 25 juin, par Nanan Boa Kouassi III, roi de l’Indénié, au terme d’une rencontre qui a réuni tous les chefs traditionnels du département d’Abengourou à la cour royale de l’Indénié. La raison, les trois patriarches ont été accusés d’avoir permis l’installation de nombreux orpailleurs clandestins dans leur localité. Lesquels ont sérieusement créé de graves dommages environnementaux dans la zone. A l’entame de cette rencontre à la cour royale, c’est Atri Kouakou Jacques, le deuxième secrétaire général de la préfecture d’Abengourou qui a fait l’état des lieux de l’exploitation minière clandestine dans la sous-préfecture de Zaranou.

A l’en croire, c’est depuis le mois de février dernier que Fadi Ouattara, préfet de région, a été informé par la direction régionale de la production animale et des ressources halieutiques de la présence de nombreux poissons morts dans la rivière ‘’Manzan’’ dans le canton de Zaranou. Les poissons en question, précise le rapport, présentent une couleur jaunâtre et flottent sur le cours d’eau. Une mission conduite conjointement par les directions régionales des mines, de l’environnement, des eaux et forêts, de l’agriculture et du conseil régional, a été alors diligentée dans la zone.

Le rapport de cette mission qui signale la présence d’environ 2500 orpailleurs clandestins dans le secteur, fait apparaître de graves menaces sur la survie des populations des localités concernées. Vu que les orpailleurs clandestins en question, disposent d'engins de labours, des motopompes et autres machines avec lesquelles ils font d’énormes trous dans les plantations et dans la rivière ‘’Manzan’’.

Bien plus, ces exploitants, pour la plupart d’origine burkinabè, ghanéenne, malienne et togolaise, utilisent le mercure et le cyanure dans leur alchimie visant à dépouiller l’or de ses impuretés. Lesquels produits sont toxiques. En somme, a conclu le représentant du préfet, ces clandestins qui échappent aux taxes de l’Etat et dont on ne peut quantifier la production, exploitent impunément les richesses locales, mettant en danger l’environnement et la vie des populations.

Aussi a-t-il informé que le 26 mai dernier, Fadi Ouattara, préfet de région, a pris un arrêté interdisant l’orpaillage et l’exploitation de produits miniers dans la région. « L’exploitation minière n’est pas interdite en Côte d’Ivoire. Mais avant toute activité dans le secteur, il faut avoir un permis du gouvernement », a expliqué Atri Kouakou Jacques. Avant d'appeler les chefs traditionnels à éviter d’être les complices des exploitants clandestins.

Indigné par l’indélicatesse des patriarches des localités de Bébou, Ehuasso et M’Basso qui ont installé de façon clandestine des orpailleurs dans la zone de Zaranou, le roi de l’Indénié les a suspendus en attendant que la lumière soit faite sur les conditions d’installation de ces exploitants. Les accusés qui ont reconnu leur faute ont imploré le pardon du roi et des populations.


Zéphirin NANGO
Correspondant régional