Nangui Abrogoua: Les commerçants ambulants déguerpis ce mercredi

Courses-poursuites, démolition de tables, confiscation de marchandises. Tel est le spectacle que les usagers du boulevard Nangui Abrogoua d’Adjamé ont pu voir ce mercredi 14 août. Un détachement de la police nationale du district d’Adjamé 4 et celui de la police municipale de ladite commune ont eu pour mission d’empêcher les commerçants de vendre sur ce boulevard.

Selon Konaté Yssouf de la police municipale, cette opération fait suite à la décision du ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, demandant aux commerçants ambulants et aux mendiants de libérer les grands carrefours et les voies dans le District d’Abidjan.

Toujours selon lui,  les commerçants d’Adjamé ont été sensibilisés afin de quitter volontairement ces espaces occupés illégalement.

Certains commerçants nient avoir été sensibilisés et indiquent n’avoir eu écho de cette décision que dans les rues et n’y ont accordé aucune importance. « Depuis longtemps, on entendait des rumeurs sur le fait que nous serions chassés des trottoirs. Mais personne n’est venu nous voir pour en parler encore moins nous proposer un site de recasement », a dit  Zoungrana Abdoulaye, commerçant ambulant de pagnes.

Par contre d’autres commerçantes rencontrées un peu plus loin, affirment ne pas s’inquiéter. « Nous sommes habituées. Ce n’est pas la première fois que l’on nous chasse des trottoirs. Après la crise post-électorale, l’on nous a encouragées  à prendre des magasins, ce que nous avons fait. Par la suite celles qui n’avaient pas de magasins, ont été autorisées à vendre sur les trottoirs, nous prenant ainsi tous nos clients. Nous aussi avons décidé de revenir sur les trottoirs », ont-elles indiqué presque en cœur.

Selon elles, le zèle de ces policiers ne durera qu'un moment. « Ce sont les mêmes qui viendront prendre de l’argent avec nous pour nous réinstaller », assurent-elles.

Du côté de la police municipale, certains agents disent qu’il leur faudra plus de moyens et de temps (au moins un an) pour venir à bout de ces commerçants « qui ne se découragent jamais et attendent toujours une baisse de contrôle pour revenir », explique Kouyaté Oumar.

Au lendemain de la crise post-électorale, sous la houlette du commandant Koné Zakaria, ce boulevard avait été libéré de l’occupation illégale des commerçants. Ces derniers ont été autorisés à vendre à la veille des fêtes de fin d’années mais après les fêtes, ils y sont restés.

Ouattara Ouakaltio