Mugef-Ci: Les grandes réformes administratives et financières engagées

Mugef-Ci: Les grandes réformes administratives et financières engagées

Rétablir les grands équilibres de la Mutuelle des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (Mugef-CI). C’est ainsi que Kouamé Mesmin Komoé explique le train de mesures prises par le conseil d’administration à l’assemblée générale mixte qui a eu lieu, le 7 juin, à l’auditorium de la Bourse du travail.

Au titre de ces mesures, le limogeage de l’ancien directeur général, Touré Laciné et son remplacement par Traoré Brahima, un expert en mutualité sociale de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest.

Il est reproché à l’ancien manageur des faiblesses dans le management financier et humain révélées par l’étude actuarielle générale commanditée par le conseil d’administration dirigé par Mesmin Komoé, peu après son entrée en fonction. De 2012 à 2017, la situation financière de la mutuelle est allée en se dégradant de façon de plus en plus prononcée.

En 2012, le résultat financier était de plus de 4,2 milliards de FCfa. En 2013, il a chuté de 52,21%. 14,30% en 2014. 79,75% en 2015 et…185,71% et 689,45% en 2016 et 2017.

Le président du conseil d’administration affirme, par ailleurs, qu’alors que tous les membres du conseil ont accepté une baisse « drastique » de de leurs indemnités en vue de contribuer un tant soit peu à l’équilibre financier de la Mugef-Ci, Touré Laciné exigeait, au contraire, une augmentation de salaire avec effet rétroactif allant de 2013 à 2017, période où, justement, cet équilibre a dégringolé totalement.

La goutte d’eau qui semble avoir fait déborder le vase, c’est le dépassement du budget du processus électoral de la campagne dernière décidé unilatéralement par l’ancien directeur général. Ce dépassement avoisine, au dire du Pca, les 200 millions de francs. Traoré Brahima devra, pour ainsi dire, nettoyer les écuries d’Augias avec une feuille de route très contraignante.

L’autre grand chantier de l’équipe de Mesmin Komoé est la réforme de Ivoir’santé, l’un des produit phare de la Mugef-Ci, mais qui constitue en même temps son ventre mou. Le niveau de cotisations des adhérents à ce produit est d’environ huit milliards, alors que celui des prestations est de dix milliards. Pour rendre viable Ivoir’santé, l’assemblée générale a accepté une modification du régime des cotisations. Entre autres nouveautés, seuls les cotisants âgés de moins de quarante ans payeront 15.000 francs par mois, en plus du régime de base (le prélèvement obligatoire de 3% du salaire de tout fonctionnaire et agent de l’Etat).

Après quarante ans, la cotisation passe à 25.000 FCfa. Les concubines des nouveaux fonctionnaires ne seront plus éligibles à ce produit et il n’est plus possible de changer celles qui sont déjà bénéficiaires par d’autres.

Il faut noter, par ailleurs, que l’assemblée a adopté le principe du relèvement du taux de cotisation pour le régime de base à 4,5% du salaire au lieu des 3%. Enfin, le conseil d’administration a été mandaté pour négocier une nouvelle répartition du régime complémentaire obligatoire entre la Couverture maladie universelle (Cmu) et la Mugef-Ci.

Théodore Sinzé