Mariages d'enfants en Côte d'Ivoire: Une fille sur trois mariée avant 18 ans

Mariages d'enfants en Côte d'Ivoire: Une fille sur trois mariée avant 18 ans

Selon le professeur Nanga Adiaffi Angéline, de l'UFR Informations et communication de l'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, une fille sur trois se marie avant l'âge de 18 ans.

La situation est plus dramatique, en Afrique de l'Ouest où cette pratique est très répandue au sein des communautés, car l'on enregistre 49% des mariages précoces.

Ces chiffres qui mettent à nu le drame que vivent les jeunes filles en raison des pratiques culturelles rétrogrades ont été révélés le 28 mai, à l'hôtel Attoungblan de Yamoussoukro. C'était à l'occasion de l'atelier de validation de l'étude sur la Côte d'Ivoire, dans le cadre du projet de recherche-action et intitulé « Justice sociale et mariages d'enfants en Côte d'Ivoire et au Sénégal ».

Selon le professeur Nanga Adiaffi, cette pratique, assise sur la culture, se justifie par le fait que les familles veulent éviter l'humiliation d'une grossesse hors mariage des filles qui sont scolarisées.

Elle a également souligné que généralement, ces fillettes sont sorties de l'école pour être mariées à un ami de la famille, ou à une personne d'un âge avancé et un peu nantie, alors même qu'elles n'ont aucune maîtrise de leur corps. Ces mariages d'enfants, assis sur un commerce, parce que moyennant une dote, ont de graves conséquences sur ces fillettes, tant sur le plan de leur santé que sur le plan social.

Pour elle, la méconnaissance de la législation en vigueur par les populations, est à l'origine de cette pratique réprimée en Côte d'Ivoire.

Elle a en outre expliqué que l'éradication de ce phénomène qui prend ses sources dans la culture, n'est pas pour demain.

La sensibilisation pour le changement de comportement, la scolarisation et le maintien des jeunes filles à l'école le plus longtemps possible sont pour elle, des pistes de solutions et non la répression systématique.

Il convient de noter que le projet de recherche-action « Justice sociale et mariages d'enfants en Côte d'Ivoire » a été initié pour 3 ans, par l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal et mise en œuvre par le Groupe d'études et de recherche Genre et sociétés (Gestes), avec la collaboration d'une équipe de chercheurs de l'Université Félix Houphouët-Boigny.

L'objectif visé étant de lutter contre les mariages précoces ou mariages des enfants.

En Côte d'Ivoire, ces recherches se sont appuyées sur un travail de collecte d'informations sur le terrain dans les régions parmi les plus affectées par le phénomène, à savoir le Gontougo, le Tchologo, le Tonkpi, et San-Pedro. L'atelier a pris fin le 29 mai.

N'DRI CÉLESTIN