Cardinal Jean Pierre Kutwa: "Il a un tempérament de rassembleur", témoigne Norbert Abékan

C’est officiel. Mgr Jean Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, est également le nouveau cardinal de la Côte d’Ivoire. Cette nomination est saluée par Norbert Eric Abékan, curé de la paroisse  Notre Dame la Tendresse de la Riviera II. Qui a estimé, ce dimanche 23 février, dans un bref entretien réalisé après la messe, que « le tempérament rassembleur » de Mgr Jean Pierre Kutwa a beaucoup pesé dans son choix.

L’impact de sa nomination sur l’église

 « Nous bénissons Dieu, c’est Dieu qui choisit. Nous  remercions notre  Saint-père, le pape François qui a fait confiance à l’église d’Afrique, de la Côte d’Ivoire. Et qui a fait confiance à l’église qui est à Abidjan… Cela signifie que l’archevêque d’Abidjan devient l’un des  conseillers du Pape, donc très proche de lui. Aussi, il est appelé à amener l’église à avancer de sorte à ramener la paix véritable en Côte d’Ivoire.

Cette tâche ne lui incombe pas à lui seul. Il  va faire cet important  travail, mais c’est sur fond de locomotive. Il devra tout mettre en œuvre pour mériter la confiance du Pape. Mais surtout, nous espérons, qu’il va se consacrer à ramener la réconciliation. C’est sa tâche première et Dieu veut la paix.

 Qu’est ce qui a motivé son choix ?

C’est la liberté du Saint-père qui est le représentant de Pierre (Ndlr: l’apôtre Pierre), le vicaire du Christ. Il l’a choisi en toute liberté. Mais il faut dire aussi que dans cette nomination de Jean Pierre Kutwa,  les conseillers du Pape, qui sont ses yeux et ses oreilles partout l’ont aidé  dans cette tâche. Comme le dirait Monseigneur Paul Dakoury, ce n’est pas un hasard si Monseigneur Jean Pierre Kutwa a été choisi.

Il n’a jamais voulu être évêque

Le cardinal Jean Pierre Kutwa n’a jamais voulu être évêque. Quand on lui a proposé ce statut, cela a été difficile au début. Il a fallu l’intervention  du  Pape Jean Paul II  lui-même. Il a justifié son refus par plusieurs arguments: « je suis handicapé, j’ai eu un accident,  je ne pourrai pas bien faire ce travail d’évêque… » Et le pape  d’alors lui a répondu: « et moi qui suis pape, j’ai la maladie de Parkinson. Ils ont tiré sur moi, je suis malade…, mais je suis pape ». Cet argument a amené Jean Pierre Kutwa à dire oui au pape, donc il est devenu évêque. Aujourd’hui le pape le choisit, il est alité. Mais je crois que la tête est là, même si le corps est fatigué. Il a encore tous ses esprits. Il fera ce bon travail. Il a un tempérament de rassembleur. Il a joué un rôle très important dans la réconciliation. C’est tout cela qui a milité en sa faveur. Le pape l’a choisi parce qu’il a été un homme de réconciliation.

Un soutien important pour l’église

Sur le plan financier, on a vu ce qu’il a fait pour que l’église remonte. Je suis convaincu que ce sont toutes ces actions mêlées les unes dans les autres qui ont pesé en sa faveur.

Isabelle Somian
isabelle.somian@fratmat.info