Inondations: Quand l’incivisme sape les efforts de l’Etat

Inondations: Quand l’incivisme sape les efforts de l’Etat

Entre déguerpissements et assainissement des communes, certains maires multiplient les actions. Parfois au grand désarroi de certaines populations. Les avertissements du préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi, qui se résument en une phrase : « construisez, l’État va tout casser », ne semblent pas non plus inquiéter les propriétaires immobiliers et les locataires de maisons.                

Faire avec ?

Pour Roger N’Guessan N’Dri, Président de l’Association intersyndicale des copropriétaires de Cocody (AICC), on n’hésite pas, même dans cette commune huppée, à construire sur les canalisations censées évacuer l’eau. Souvent, ce sont les murs des habitations qui obstruent carrément les ouvrages de drainage de l’eau.

D’après lui, il faut ajouter à cela les raccordements anarchiques, qui endommagent les canaux d’évacuation d’eau. « Pour évacuer les eaux usées, de nombreuses personnes sont obligées de creuser des fosses septiques. Mais on ne peut le faire partout, avec la démographie galopante. Des promoteurs créent des systèmes de manière à évacuer des eaux usées dans la broussaille aux alentours des résidences.  Une situation qui crée le plus souvent des problèmes lorsque des constructions apparaissent à l’endroit où les eaux usées étaient anciennement déversées. En cas de pluie, l’eau remonte chez les habitants », explique-t-il.

Dès le premier coup de pioche, à l’entendre, les autorités compétentes en la matière devraient faire le gendarme, afin d’amener les constructeurs à respecter les normes. « Il faut veiller à ce que les raccordements au système d’assainissement se fassent correctement et non dans l’anarchie. Il faut surtout sanctionner », prône-t-il.

Mais ce n’est pas tout. Selon Salif Coulibaly, adjoint au maire d’Attecoubé, les caniveaux sont transformés en dépotoirs, avec des conséquences énormes. « L’incivisme est ce qui provoque les morts, en réalité. Lorsque des poubelles sont installées, on les vole. Nous avons dédommagé des familles pour qu’elles quittent les zones à risques, mais elles sont revenues après avoir dépensé l’argent », regrette l’élu.

L’exemple de la commune de Koumassi devrait servir aux autres. Autrefois noyée sous les eaux à chaque pluie, Koumassi, sous la houlette du maire Ibrahim Cissé, « a vaincu les inondations », peut-on dire aujourd’hui.

JDA