Gestion des ambulances : Tout change

Gestion des ambulances : Tout change

Le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique veut améliorer le système de référence en vue de la réduction de la mortalité, en général, et de la mortalité maternelle néonatale et périnatale évitable, en particulier. A cet effet, le premier responsable de la Santé a, dans une note de service, produite  le mercredi 31 juillet dernier, instruit le Directeur général de la santé, tous les Directeurs régionaux et Départementaux de la Santé à mettre en place « Un pool d’ambulances » dont la gestion sera placée sous leur responsabilité.

« C’est une note importante et officielle qui va mettre fin à un certain désordre dans l’utilisation des ambulances. L’ambulance appartient au système de santé et non à une structure de santé. En effet, des ambulances sont offertes aux structures de santé ; et depuis, cela est devenu une affaire privée. Et lorsque que le besoin se fait sentir, on dit qu’il n’y a pas d’ambulance. Parfois, cela débouche sur des cas de complications ou de décès qu’on peut éviter. Récemment, nous avons entendu parler d’un cas où on disait que l’ambulance était en panne et le pire est arrivé… », a expliqué, jeudi dernier, Dr Tanoh Gnou, directeur Coordonnateur du programme national de la santé de la mère et de l’enfant (Pnsme), au siège dudit programme au Plateau.

Ce pool des ambulances, a poursuivi Dr Gnou,  « est aussi un moyen efficace de lutte contre la mortalité maternelle et la morbidité. Quand il s’agit d’urgence obstétricale, il faut évacuer les femmes très tôt, qu’elles arrivent dans des bonnes conditions et dans les conditions médicalisées… Et une fois arrivée, il faut moins de deux heures entre le temps de l’évacuation et la prise en charge. Et ce sont ces moins de deux heures qui peuvent sauver la patiente. Au-delà, nous rentrons dans des cas de complications parfois mortelles… Quand la femme saigne au-delà de deux heures, ce sang ne peut plus se coaguler. Et on ne peut plus sauver cette femme »,  s’est-il attristé.

C’est  dans ce cadre que le ministre  Aka Aouélé, dans sa grande réforme du système de santé, a pris cette note pour que désormais, « partout où nous nous trouvons, quand nous avons besoin d’une ambulance, nous pouvons faire appel à toutes sortes d’ambulances de Côte d’Ivoire, par rapport à l’aire de santé et même en dehors, si cela est nécessaire. Toute ambulance de Côte d’Ivoire doit pouvoir servir toutes les structures de santé. Ce n’est plus une exclusivité ; l’exclusivité s’arrête désormais maintenant. C’est désormais une appartenance nationale, régionale, co-régionale : l’ambulance doit sauver tout le monde».

Le  directeur Coordonnateur du Pnsme a insisté, par ailleurs, sur l’implication du gouvernement ivoirien dans la lutte contre la mortalité maternelle. « Le gouvernement du Président Alassane Ouattara fait son travail. C’est de mettre en place des moyens et tout le confort nécessaire pour la prise en charge de qualité. Ce moyen va améliorer la référence », a-t-il encouragé. Avant de faire savoir que «  ce seul moyen ne suffit pas. Il doit être complété par l’implication de tous (maires, préfets et sous –préfets, conseils régionaux…) pour qu’il y ait une accessibilité aux routes, aux ponts… ».

La gestion en pool des ambulances, c’est un groupe de véhicules ou d’engins (moto, tricycle) qui sont gérés par les directeurs départementaux de santé. Selon la note de service, ils sont tenus de trouver les moyens, y compris la ligne destinée à la gratuité ciblée, pour préfinancer le carburant.

Isabelle Somian