État de la population mondiale: Lancement officiel à Abidjan du rapport mondial 2018

État de la population mondiale: Lancement officiel à Abidjan du rapport mondial 2018

L’auditorium de la Primature, au Plateau, abrite, aujourd’hui la cérémonie de lancement officiel du Rapport 2018 sur l’état de la population mondiale, un document phare sur le sujet édité par le Fonds des Nations unies pour la population (plus connu sous son acronyme anglais Unfpa). Principal organisme onusien à œuvrer afin de « réaliser un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sans danger et le potentiel de chaque jeune est accompli », l’Unfpa analyse, à travers cette publication annuelle, les évolutions et les tendances de la population mondiale et de la démographie et approfondit la recherche concernant les régions du monde, les pays et des groupes de population spécifiques.

Le rapport se penche également sur les défis particuliers auxquels ces groupes peuvent être confrontés et met en relief les liens évidents qui existent entre les questions de population et les Objectifs de développement durable (Odd).

Le rapport 2018 qui a pour thème: « Le pouvoir du choix. Les droits reproductifs et la transition démographique » estime que pour faire de la liberté de choix une réalité, les pouvoirs publics doivent explorer trois champs principaux : privilégier l’accès universel à des soins de santé reproductive de qualité, et notamment à des contraceptifs modernes ; améliorer l’éducation, en dispensant notamment une éducation à la sexualité adaptée à l’âge des élèves ; inciter les hommes à changer de comportement pour soutenir les droits et les aspirations des femmes et des filles ; et enfin, faciliter la planification de grossesses plus nombreuses chez les couples qui le désirent en défendant un équilibre plus favorable entre vie professionnelle et vie personnelle grâce à des mesures telles que la mise en place de services abordables de garde d’enfants.

« La voie à suivre consiste à garantir le plein exercice des droits reproductifs pour chaque personne et chaque couple, quels que soient l’endroit où ils vivent, leur situation ou leurs revenus », indique le premier responsable de l’Unfpa, le Dr Kanem. « Cela consiste notamment à éliminer tous les obstacles, qu’ils soient économiques, sociaux ou institutionnels, qui les empêchent de prendre des décisions libres et éclairées. »

La cérémonie de lancement de ce rapport prévue ce jour à l’auditorium de la primature au Plateau, vise à mettre officiellement à la disposition des décideurs et du grand public les principales orientations du rapport sur l’état de la population mondiale dont le thème de cette année porte sur les droits reproductifs et la transition démographique.

Selon une note transmise à notre rédaction par le ministère du Plan et du Développement co-organisateur (à travers l’Office national de la population) de l’événement avec l’Unfpa, le lancement qui rassemblera les ministères sectoriels, les partenaires techniques et financiers, les parlementaires, les chefs traditionnels et guides religieux, la société civile, le monde universitaire et les médias, sera l’occasion pour les chercheurs et experts du domaine de se prononcer sur les messages clés du rapport, de discuter des implications de ce rapport sur l’exercice des droits en matière de santé de la reproduction en Côte d’Ivoire, et d’identifier les perspectives de recherche pour une meilleure prise en compte de ces questions dans les stratégies nationales de développement.

Pour la Côte d’Ivoire qui est engagée dans un processus d’accélération de la quête du dividende démographique, ce rapport se présente comme une opportunité à saisir pour intensifier le plaidoyer et la sensibilisation en faveur de mesures visant à rendre davantage effectifs les bénéfices des droits reproductifs, souligne la note.

L’état de la population 2018 est lancé en Côte d’Ivoire, dans la foulée d’un autre rapport intitulé FP2020: Catalyzing Collaboration produit par le Family Planning 2020 (FP2020) - un partenariat mondial de premier plan qui soutient le droit des femmes et des jeunes filles de décider librement si, quand et combien d'enfants elles souhaitent avoir.

Selon le document, l'augmentation dans l'utilisation de contraception moderne en Côte d'Ivoire est l'une des plus élevées dans la région, et pourtant presque une femme mariée sur trois âgée de 15 à 49 ans a toujours un besoin non satisfait en matière de contraception moderne. Chez les femmes âgées de 15 à 49 ans, une estimation de 22,7% ou encore 1,3 million utilisent une méthode moderne de contraception en 2018. Ce qui représente 614 000 de plus qu'en 2012.

Autre donnée phare de ce document rendu public hier: entre juillet 2017 et juillet 2018, l'utilisation de contraceptifs modernes a empêché plus de  440 000 grossesses non désirées, 157 000 avortements pratiqués dans de mauvaises conditions, et 1900 décès maternels.

Valentin Mbougueng