Échos du palais: Le pasteur vendait de l’or… virtuel

Échos du palais: Le pasteur vendait de l’or… virtuel

Chacun cherchant à joindre les deux bouts par tous les moyens. Même avec la prière, ce n’est pas évident. Ce n’est pas le pasteur Célestin qui dira le contraire. Lui qui conduit ses brebis au paradis et leur tourne le dos pour, ironie du sort, se retrouver en enfer. L’un de ses fidèles, M.G., qui veut faire des affaires se confie à son « papa » en Christ, espérant un accompagnement spirituel. Que non ! Le père spirituel prend la casquette d’acteur.

En expliquant sa volonté de se lancer dans l’orpaillage clandestin, la victime était loin de penser trouver en face de lui un complice ou un associé. Une fois le projet rendu public, le pasteur propose ses services en faisant croire qu’il détient le matériel d’exploitation de l’or. Le « fils » remet donc la somme d’un million au « père ». Tout porte à croire que cet argent a réglé biens de problèmes dans la vie de l’homme dit de Dieu. La suite nous le dira. Les jours passent, le pasteur qui se montre très actif pour le deal fait croire que le matériel déjà en location va être libéré d’ici peu. Mieux, en plus du terrain d’exploitation repéré par son fidèle, pasteur Célestin promet un autre endroit. C’est rassurant, surtout venant d’un père spirituel.

En attendant, les séances de prière à domicile se multiplient pour que l’affaire marche. Dans l’ignorance totale, M G est loin de s’imaginer que celui qui prie avec lui est le blocage incarné. Les jours passent, plusieurs jours même. Toujours pas de matériel. C’est le statut quo. L’inquiétude et la gêne de demander des comptes au pasteur se mêlent, le plaignant ne comprend plus rien. Le temps s’est écoulé. Un soir, il prend son courage à deux mains et interroge l’homme dit de Dieu. La réponse n’est pas satisfaisante. Lorsque la victime revient le lendemain, il est porteur d’une convocation de police. Le pasteur est mis aux arrêts. C’est le branle-bas.

La famille de ce dernier et quelques bonnes volontés s’engagent à restituer le million déboursé par M.G, en échange du retrait de sa plainte. A la barre, le pasteur a du mal à placer un mot. Son conseil plaide sa relaxe, compte tenu des arrangements obtenus entre les deux parties. Le procureur requiert deux mois de prison. Le tribunal le condamne à 10 jours. Comme quoi, les brebis galeuses sont dans tous les milieux, même parmi les serviteurs dits de Dieu.

M.Y.