Echos du palais: Le ‘’binguiste’’ a-t-il passé son passeport à son frère ?

Echos du palais: Le ‘’binguiste’’ a-t-il passé son passeport à son frère ?

Echos du palais: Le ‘’binguiste’’ a-t-il  passé son passeport à son frère ?

Poursuivi pour faux et usage de faux commis dans un document administratif et complicité de prise de nom d’un tiers, Diabaté Ibrahima a comparu devant le tribunal des flagrants délits pour répondre de ses actes.

Arrivée de France pour des vacances au pays, Diabaté, le ''binguiste'' (appellation attribuée à la diaspora ivoirienne vivant en Europe. Ndlr) décide de vivre en famille. Tout se passe bien, les visites familiales et amicales se succèdent, l’ambiance quotidienne  est à celle des grands jours. Projet de voyage et autres ambitions, tout y passe. Diabaté et sa famille en étaient là, lorsqu’il a constaté la disparition de son passeport le 18 septembre. Il porte une plainte régulière à la police. Il introduit une nouvelle demande qu’il obtient trois jours après, en conformité avec le délai règlementaire.

Les vacances terminées, le ''binguiste'' doit retourner chez lui. Il se pointe à l’aéroport, enregistre ses bagages, fait les dernières accolades et prend les marches pour la salle d’embarquement. Les choses vont se compliquer au niveau du contrôle de police.

L’homme remet son passeport dans un des box pour naturellement avoir le cachet de sortie du territoire ivoirien. Le flic qui tient le document de voyage en main soumet le vacancier à un interrogatoire.

En fait, le 15 septembre, un voyageur est passé par là avec un passeport identique. Comment cela peut-être possible ? Pressé de questions, Diabaté est mis aux arrêts. « C’est à la police de l’aéroport que j’ai su que mon petit frère a voyagé avec mon passeport… Je ne lui ai jamais donné ce document de voyage », se défend le mis en cause. Qui soutient mordicus qu’il n’est pas le complice de son frère. Il dit même qu’il n’a jamais vu et signer un procès-verbal de police avant son déferrement.

Effectivement, le PV dans le dossier n’est pas signé. Suspension d’audience. A la reprise, le procureur lui signifie qu’il a été bel et bien vu dans la caméra de surveillance de l’aéroport pendant qu’il enregistrait les bagages de son frère, avant de ressortir pour lui remettre le passeport.  « Jamais, je ne reconnais pas les faits… », rétorque le ''binguiste''. Le juge met encore une fois le dossier de côté, en attendant de donner une suite à cette affaire compliquée.

MARC YEVOU