Dr Kamelan Omer: ‘’Trois millions de sachets plastiques jetés chaque jour’’

« A Abidjan, pour une population d'environ 5 millions d’habitants,  c’est environ 3 millions de sachets d’eau qui sont jetés chaque jour dans la nature. Quand les gens boivent, ils jettent, même ceux qui sont dans les véhicules le font à travers les vitres. Si on ajoute les autres sachets, le nombre est plus important que cela », a révélé le directeur général de la salubrité urbaine, au ministère de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable, Dr Kamelan Omer.

C’était à l’occasion d’une conférence qu’il a animée, récemment, à Abidjan-Cocody, sur le décret relatif à l’interdiction des sachets plastiques sur le territoire ivoirien pris par le gouvernement. Une conférence initiée par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté dénommée « Les jeudis Libéraux ».

Pour M. Kamelan, cette mesure ne vise nullement à entraver l’activité économique mais pour protéger l’environnement et la santé des populations. « Ces sachets obstruent les ouvragesd’assainissement, détruisent notre écosystème,provoquent des inondationset des maladies. Or les fonds engagés pour la réhabilitation de ces infrastructures  peuvent servir ailleurs », a-t-il indiqué.

La mesure viseaussi à préserver les produits pétroliers carles sachets  plastiques sont fabriqués à base de pétrole. « L’énergie nécessaire à la fabrication de 7,8  sachets plastiques de taille moyenne peut faire fonctionner un véhicule sur 10 kilomètres », affirme-t-il.

Il a toutefois précisé que ce ne sont pas tous les sachets  qui sont concernés par cette mesure. L’esprit du décret  2013-327 du 22 mai 2013 modifié par le décret 2014-844 du 17 décembre 2014 est d’interdire les sachets volatiles, légers qui sont utilisés et qui sont libérés juste après la consommation dans la nature.

Ce sont les sachets en polyéthylène basse-densité qui a une épaisseur inférieure à 30 microns et qui a une dimension pas assez grande c’est-à-dire une longueur inférieure à 350 millimètres (3,5 cm) et en largeur à 20 cm. Mais aussi un sachet plastique qui n’est pas étiqueté autrement dit qui ne permet pas de remonter jusqu’au producteur ou à l’utilisateur, qui ne comporte pas l’identité du producteur ou de l’utilisateur, la nature du matériau qui a été utilisé, la résistance en poids et autres spécifications techniques.

En fait, ce sont les sachets plastiques qui sont utilisés aux caisses (dans les supermarchés, chez les distributeurs et chez les détaillants),  dans la distribution de l’alimentation de rue, c’est l’exemple des sachets d’eau, des sachets pour conditionner l’alcool et vendus sur les places publiques, les jus et ceux utilisés comme moyens de transport d’articles divers.

Eugène Yao
eugene.yao@fratmat.info