Domaines publics: On s'y installe sans gêne !

Des communes comme Treichville et Cocody ont réagi contre cette situation peu reluisante pour le paysage de leurs cités.
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Domaines publics: On s'y installe sans gêne !

Domaines publics : On s’installe sans gêne !

Sur la voie menant au marché d’Adjamé, par la maternité Thérèse Houphouët Boigny le lundi 19 mai dernier, un mégaphone posé sur un tas de fagots de bois en vente retient notre attention. « Treichville gare de Bassam, Koumassi grand carrefour, Marcory ». C’est l’annonce d’une nouvelle gare ralliant ces communes par  l’appareil. Moustapha Sidibé, la trentaine révolue, gérant d’un lavage auto situé à proximité précise. « C’est une nouvelle gare de taxis intercommunaux que nous tentons de créer », lance-t-il fièrement.

Pourtant, à cet endroit se trouve un bac à ordures installé par la mairie. Un fait qui n’émeut nullement le jeune homme. Nous lui demandons cependant s’il détient une autorisation. Il répond par la négative, mais soutient que cette gare permettra de soulager les habitants du quartier qui peinent à se rendre dans les communes sus-citées. « Les travailleurs du secteur sont obligés de se déplacer jusqu’à la Liberté (environ 800 mètres) pour emprunter les taxis à destination de ces communes », justifie-t-il.

Dans le même secteur, des vendeuses de régimes de bananes plantain attendent des clients  le long de la façade droite du grand bloc des 220 logements. Derrière ces fruits, Mme Yapo, la quarantaine révolue, dit s’y être installée pour « écouler son stock ». Elle est malheureusement installée à cet endroit, jusqu’à présent.

A ces cas s’ajoute l’anarchie. A la station Texaco, les cars qui rallient Yopougon et le quartier 220 logements, n’ont eu d’autres espaces pour attendre leur tour de chargement que les abords des deux sens de la voie principale. Ils vont jusqu’à stationner sur les rues annexes de ce quartier, obstruant le passage à certains usagers ou autres visiteurs. Que dire de la gare de taxi à destination du Plateau, située en face des bureaux de la poste de la commune ? Elle draine du monde, malgré la proximité d’un caniveau d’évacuation des eaux usées.


Les abords de trottoirs, plus visés

A la montée du carrefour de la vie, en direction de la Sodefor et le long du boulevard Latrille, en allant à l’hôtel Palm club se trouvent des jardiniers. Ces fleuristes qui sont pour la plupart originaires des pays de la sous –région et anciens jardiniers des premières personnalités du pays au lendemain des indépendances, occupent ces espaces depuis plusieurs années. Et ce, au vu et au su des autorités communales et gouvernementales. « Ce sont eux qui nous ravitaillent en fleurs depuis des décennies », soutient Sabine Anoma, habitante de la cité des arts à Cocody, pour soutenir la présence de ces vendeurs.

Au grand carrefour de Koumassi et à la gare de Bassam de Treichville, c’est la pagaille ! Les différents trottoirs de ces lieux sont pris d’assaut par des vendeurs qui proposent leurs articles aux passants. Ceux-ci sont obligés de… raser les bordures de la chaussée pour éviter de piétiner leurs marchandises. Par endroits, des vendeurs de friperie et articles de toutes sortes se disputent l’espace. Y compris les taxis intercommunaux qui klaxonnent à tue-tête.


Les espaces privés n’y échappent pas !

Tout comme les domaines publics, les espaces privés sont aussi victimes d’occupation illégale par des riverains. A Abobo, un site clôturé en face de la mairie, réservé pour servir à la construction d’un supermarché en est l’exemple palpable. Malgré le déguerpissement des vendeurs et véhicules de transport, après sa cession à une entreprise privée, une partie du site est… squatté par des vendeuses de canaris et autres articles.

Quelques répressions

Des communes comme Treichville et Cocody ont réagi contre cette situation peu reluisante pour le paysage de leurs cités. Ainsi, la mairie de Cocody a procédé récemment au déguerpissement des taxis communaux installés à l’espace Saint-Jean. Ils sont désormais installés après le carrefour de la vie, en partant aux II Plateaux. Quant à Treichville, les engins lourds et semi lourds en transit pour le port autonome ont aussi été interdits de stationner à certains endroits. Notamment au quartier Yobou Lambert (Biafra), au Rond-point de la Rue 12, à l’Avenue 16, le long du Boulevard Giscard d’Estaing, au parking du Parc des sports...

HERVE ADOU