Développement local: Un nouveau mode de gouvernance pour les collectivités territoriales

Développement local: Un nouveau mode de gouvernance pour les collectivités territoriales

Le Secrétariat National au Renforcement des Capacités et le ministère de l’Intérieur ont lancé officiellement, jeudi, à l’espace Latrille Events, le processus du diagnostic des capacités des collectivités territoriales, comprenant 197 communes, 35 régions et 2 districts.

Cette opération qui vise la transformation des économies locales pour assurer un développement équilibré et inclusif, pour sa phase pilote va être expérimentée dans 8 collectivités locales ; Nawa, Marcory, Kabadougou, Sinfra, Abengourou, Diabo et Bangolo puis dans le district de Yamoussoukro. Vincent Toh Bi, Directeur de Cabinet, représentant, Sidiki Diakité, ministre de l’Intérieur, a réaffirmé l’intérêt du gouvernement pour le développement local. Qui est à la base de la politique de développement socio-économique de la Côte d’Ivoire.

Des cités viables

La Côte d’Ivoire, reconnaît-il, dispose d’un capital humain de qualité, mais face aux nombreux défis de développement à relever, il recommande que les initiatives soient en phase avec les besoins des populations pour créer la sécurité. La sécurité entendue au sens large et qui donne aux citoyens la possibilité de rêver.

L’émergence que rêvent les Ivoiriens pour 2020, ne devra pas seulement être le boom du béton mais ce processus devra aussi conjointement fait la promotion de l’esprit et donc de l’homme dans un environnement où il trouve un mieux-être pour son épanouissement. Les cités et collectivités territoriales devront, avec ce plaisir de vivre, fixer leurs populations.

Pour lui et selon la vision du gouvernement, le rôle et la responsabilité des élus locaux sont importants non seulement pour créer des espaces de vie mais aussi maintenir l’harmonie dans ces espaces par des actions et des décisions qui consolident la cohésion sociale et la paix et ce, grâce à des projets intégrateurs ou communautaires, qui reflètent les vrais besoins des populations.

Le gouvernement, pour sa part, s’efforce de créer le cadre institutionnel de la bonne mise en œuvre de la décentralisation et 80 milliards de Fcfa sont prévus dans le cadre du C2D. Par ailleurs, les élus locaux ont la possibilité, au travers de la coopération décentralisée, de rechercher des financements.

Pour ce faire, Vincent Toh Bi Irié exige que les recommandations du diagnostic des capacités des collectivités soient réalistes et opérationnelles pour contribuer à transformer la structure des économies locales.

Une lueur d’espoir

L’expérience canadienne relative au renforcement des capacités économiques et financières des collectivités et déjà mise en œuvre au Brésil et en république de Corée et qui sera transférée en Côte d’Ivoire, préfigure des lendemains meilleurs quant au mieux-être des populations au cœur du développement local.

La transformation de déchets municipaux de diverses origines dont les exemples ont soutenu la présentation de l’expert canadien, vont non seulement améliorer le niveau de salubrité des collectivités, améliorer les recettes, mais aussi créer des emplois dans l’agriculture urbaine.

Paul Amichia, expert en développement local,  dans l’exposé de l’étude sur le diagnostic des capacités de collectivités territoriales, a identifié les principales faiblesses et proposé quatre grandes étapes comme approches de solutions. Dont l’identification de projets structurants, la transformation des économies locales, des mesures d’accompagnement notamment la recherche de financement, les études de faisabilité, la formation, l’appui technique, la mobilisation des ressources; le renforcement des capacités de l’information des collectivités territoriales, le plaidoyer pour des réformes institutionnelles en vue de l’effectivité de la décentralisation.

Préfigurant les bons résultats de ce diagnostic opérationnel, qui en plus de renforcer les capacités intellectuelles et techniques des animateurs des collectivités, met en évidence toutes les faiblesses structurelles desdites entités de développement local, Epiphane Zorro Bi Ballo, le Secrétaire Exécutif du Secrétariat au Renforcement des Capacités a exprimé son grand espoir de voir les élus locaux et leurs administrés s’approprier ce processus, d’autant que les collectivités territoriales ont un  rôle crucial à jouer pour que les fruits de  la croissance économique profitent pleinement aux populations.

Le maire de Ferkessédougou, Ouattara Blidia Alain Hyacinthe, et le président du conseil régional du Kabadougou, Souleymane Koné, sont repartis satisfaits de cette cérémonie et attendent avec impatience les prochaines missions, tant l’approche et l’esprit de l’étude ont été révolutionnaires de par leur caractère très opérationnel.

Franck A. Zagbayou