Marcory: Un enlèvement de véhicules provoque des échauffourées

Marcory: Un enlèvement de véhicules provoque des échauffourées

Marcory: Un enlèvement de véhicules provoque des échauffourées

La Société abidjanaise de dépannage (Soad) a entamé, mardi, à l’enlèvement des véhicules stationnés sur le parking non loin de la Société de limonaderies et brasseries d'Afrique (Solibra), à Marcory, rue du canal, sous ordre d’huissier. Une situation qui a engendré des échauffourées entre les agents exécutants et les propriétaires de véhicules.

Selon Amadou Doumbia, secrétaire général du Syndicat national des revendeurs de véhicules d’occasion de Côte d'Ivoire (Synarvoci), c’est à la faveur de l’opération "pays propre" que les revendeurs de véhicules déguerpis du boulevard Valéry Giscard d’Estaing (Vge) et du boulevard de Marseille, ont été provisoirement recasés  sur ce site dont un particulier détenait déjà des papiers administratifs. Mais pour M. Amadou, "après investigation, cet espace  est  un domaine public où passent des canaux souterrains". Aussi, plusieurs procès en annulation intentés auprès du tribunal, ont confirmé le caractère public de ce domaine et leur donne le droit de jouir de ce site, poursuit-il. 

A contrario, Me Koho Fulgence, Huissier de justice près la cour d’Appel d’Abidjan-Plateau qui a mené cette opération de déguerpissement, soutient pour sa part: « ce site est   la propriété exclusive de mon client Ezzedine. Il avait été sollicité par la ministre Anne Ouloto pour recaser provisoirement les revendeurs de véhicules. Une convention d’occupation d’un an a même été signée entre les occupants et M. Ezzedine à titre gracieux, le temps pour eux de trouver un autre espace. Mais depuis lors plus rien n’a été fait pour libérer ce site ». Et Me Koho d’ajouter: "lorsque le délai a expiré, nous leur avons adressé un courrier de résiliation de contrat. Mais les revendeurs ont refusé de s’exécuter arguant que ce cadre est un domaine public". 

"C’est donc pour récupérer notre propriété de 16.360 m2 que nous avons engagé une opération de déguerpissement des occupants. Nous avons, dans un premier temps,  démoli les bureaux qu’ils avaient construits. Nous avions alors pensé qu’ils allaient dès lors entrer dans une phase de négociation avec le propriétaire légal du terrain. Ils sont restés sur leur position, demandant à l’État d’intervenir en leur faveur. Mais la décision rendue par le tribunal a été en leur défaveur. Mieux, ils sont allés jusqu’à intenter une action en justice contre mon client. Un procès qu’ils ont d’ailleurs perdu".  

Ainsi, c’est donc fort de la grosse N°305-2013 (dont copie nous a été présentée) délivrée par la 4ème Chambre du tribunal de commerce d’Abidjan en date du 21 mai 2013 et revêtue de la formule exécutoire, c’est-à-dire qui ordonne d’engager l’opération de réappropriation du site litigieux, qu’elle a requis la force publique à cet effet après avoir signifié la décision du tribunal à la partie adverse. « Mais à notre arrivée, ils avaient fermé le site avec les véhicules, fait descendre les barrières pour nous empêcher de faire notre travail », explique l’huissier de justice.


Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info