Cholera en Afrique: Les ministres de la santé s’engagent à freiner la flambée de la maladie

Le Dr Matshidiso Moéti, directrice de l'Oms pour la région afrique.
Le Dr Matshidiso Moéti, directrice de l'Oms pour la région afrique.
Le Dr Matshidiso Mou00e9ti, directrice de l'Oms pour la ru00e9gion afrique.

Cholera en Afrique: Les ministres de la santé s’engagent à freiner la flambée de la maladie

La réunion annuelle des ministres de la santé, (comité régional de l’Oms pour l’Afrique) débutée le 27 août prend fin aujourd'hui à Dakar, avec des décisions fortes. L’adoption d’un plan quinquennal pour l’amélioration de l’accès aux médicaments et un engagement ferme pour freiner la flambée du choléra d’ici à 2030.

Relativement à la première problématique, l’engagement pris pour remédier aux pénuries de médicaments et vaccins puis à leur facile accès, les ministres de la santé de la région africaine de l’Oms ont consigné leurs propositions dans un document baptisé « Feuille de route pour l’accès 2019 -2023 -Soutien intégré à l’accès aux médicaments et aux vaccins ».

Ce sont des mesures et politiques qui inaugurent de nouveaux actes de gouvernance liés certainement à de nouvelles volontés politiques vu le taux de morbidité et de mortalité en Afrique. Que l’on justifie aisément par le manque de disponibilité des médicaments et par leurs coûts souvent prohibitifs pour la grande majorité de la population.

La volonté de l’Oms, selon le Dr Matshidiso, patron de la région Afrique, de déployer des efforts intégrés et soutenus axés sur des politiques pharmaceutiques plus rigoureuses, un meilleur contrôle de la qualité des produits médicaux et une plus grande participation des collectivités, est une initiative salutaire. Et la feuille de route dont cette 68e réunion annuelle des ministres de la santé s’est dotée marque un bon départ. Tout comme le mécanisme de collaboration envisage et qui va permettre aux ministres d’adresser collégialement les questions de l’approvisionnement en produits sanitaires pour obtenir un abattement sur les prix.

Le choléra, l’éternel défi

Comment vaincre cette maladie à transmission hydrique qui tue indifféremment grands et petits et que l’on croyait vaincue ou à tout le moins domptée ? Elle fait 3000 décès sur 150 000 cas notifiés dans 17 pays d’Afrique au sud du Sahara pour la seule année 2017.

La réponse des premiers responsables de la santé est une approche concertée pour une solution globale. Pour ce faire, les ministres ont adopté un Cadre régional pour la mise en œuvre de la stratégie mondiale de lutte contre le choléra. Objectif visé, la réduction d’au moins 90 pour cent des cas de choléra, singulièrement parmi les populations vulnérables.

Les émissaires des différents pays ont promis, sur la base des données fiables, de prendre des mesures pour améliorer leur surveillance épidémiologique et en laboratoire, la cartographie des points chauds du choléra. D’améliorer l’accès au traitement en temps opportun. Ils ont, en outre, décidé du renforcement de la surveillance transfrontalière, de la promotion de l’engagement communautaire et de l’usage du vaccin anticholérique oral. Puis, de l’accroissement des investissements pour l’adduction des ménages en eau potable et de travaux d’assainissement pour les communautés les plus vulnérables.

Les études ont mis en évidence les facteurs qui rendent l’Afrique subsaharienne particulièrement vulnérable au choléra. 92 millions de personnes s’approvisionnent dans des sources d’eau non potable. Les habitants des zones rurales n’ont pas si souvent accès à de l’eau courante et faute de latrines, ils font leurs selles en plein air. Qui, malheureusement avec la prochaine pluie, se retrouvent dans les sources d’eau.

Par ailleurs, les crises humanitaires liées aux nombreux conflits, les effets du changement climatique et l’urbanisation effrénée font planer sur les populations de réels risques de maladies.

Franck A. Zagbayou