Chirurgie reconstructrice: Les plasticiens veulent un plateau technique et une formation post-universitaire de qualité

Chirurgie reconstructrice: Les plasticiens veulent un plateau technique et une formation post-universitaire de qualité

Cette organisation qui existe déjà en Afrique de l’Est et du Sud veut aussi aider les professionnels de cette spécialité en Afrique de l’ouest francophone à être mieux outillés avec du matériel moderne pour relever les différents défis liés à l’évolution et au développement des techniques de leur domaine de compétences.

Avant la clôture mercredi des travaux de cette rencontre scientifique de haut niveau, des constatations évidentes ont été relevées, à la suite des discussions sur l’état des lieux des besoins en chirurgie reconstructrice. Puis la présentation des activités de l’Association «2nde  Chance», spécialisée dans le développement de la chirurgie reconstructrice dans les pays à moyens limités.

La  chirurgie plastique est peu connue des populations. Elle est perçue dans l’opinion comme une chirurgie des hommes riches parce qu’elle vise l’esthétique. Il faut donc la faire connaître, mais comment ? D’autant qu’au niveau universitaire, les étudiants et les professionnels de la santé ne s'orientent pas trop dans cette spécialité.

Les pays de l’Afrique de l’ouest francophone où cette médecine est exercée sont peu nombreux et les chirurgiens plasticiens se dénombrent aisément dans ces pays. La Côte d’Ivoire semble flatter son orgueil avec 10 spécialistes dans cette discipline. Viennent ensuite le Sénégal et le Mali respectivement avec 3 et 2 professionnels puis enfin le Bénin et la Guinée avec 1 spécialiste chacun.

A côté et dans le même espace géographique et économique à la fois: la Cedeao, le  Nigeria avec 150 chirurgiens plasticiens mène la course devant le Ghana avec 20 spécialistes. Ces deux pays aux côtés de l’Ong « 2nde Chance » sont venus partager leurs expériences avec les pays francophones et les aider à réfléchir sur les moyens de s’adapter.

L’un des principaux défis, c’est la création d’un plateau technique et la Côte d’Ivoire ambitionne de disposer d’un site de référence pour la zone francophone en Afrique de l’ouest. Et avec des infrastructures et des équipements d’enseignement aux normes de l’Organisation africaine de santé (Oas). Ce qui permettrait d’inverser la longue tradition qui oblige les chirurgiens, même pour des spécialités post-universitaires d’aller en formation ou aux études en Europe ou à tout le moins en Afrique du nord ou dans le Maghreb.

La Côte d’Ivoire qui a déjà un projet d’une formation professionnalisée conçue par le Pr Richard Kadjo depuis des lustres, veut créer une spécialité, un DES en chirurgie réparatrice. Elle a longuement exposé sa vision par les bons soins du Pr Serges Agoh, vice-Doyen Recherche et Enseignement, post-universitaire. Il a indiqué que pour créer une spécialité, un DES ou CES par exemple, il fallait disposer dans son équipe de 3 enseignants  de rang A spécialité dont un professeur titulaire.

Cette spécialité devrait être régie par une université, seule à décerner des diplômes, à la fin de la formation  de spécialités. Au niveau de la gouvernance, il devrait exister un conseil scientifique et un conseil pédagogique, puis des infrastructures et équipements adaptés à votre filière de formation. Si la Côte d’Ivoire, veut créer sa spécialité post-universitaire, son dossier de formation devra comprendre tous les items puis être proposé au conseil scientifique.

Parmi les éléments constitutifs du dossier de candidature, on devra préciser si la formation est donnée dans une Ufr ou une faculté, justifier la demande  de formation, veiller à une cohérence avec projet.

Lequel projet devra répondre à l’exigence du volet pédagogique. Soit 8 semestres pour la formation de 4 ans et de 10 semestres pour celle de 5 ans. Un semestre devra équivaloir à 30 crédits et un crédit à 20 heures. Il faudra donc 600 heures par semestres à partager entre les cours théoriques, les travaux dirigés et les travaux pratiques.

Franck A. Zagbayou