Chefferie et gouvernance locale / Vincent Bi Irié, préfet d’Abidjan : «Sur 63 villages Ébrié à Abidjan, 58 sont en conflit»

Chefferie et gouvernance locale / Vincent Bi Irié, préfet d’Abidjan : «Sur 63 villages Ébrié à Abidjan, 58 sont en conflit»

Certes, le thème était d’actualité, mais le public a surtout été édifié par la simplicité, la culture et l’éloquence de l’orateur  Vincent Bi Irié, préfet d’Abidjan. Ce dernier, bien imprégné des nombreux conflits communautaires qui surviennent à Abidjan, a regretté le nombre pléthorique de conflits sociaux qui minent la plupart de ces villages. «A Abidjan, il y a 63 villages Ébrié, et il y a des palabres dans 58 d’entre eux. Il y a des conflits partout et dans tous les secteurs», a-t-il fait savoir.

Une situation engendrée, a-t-il estimé,  par le manque de respect des lois et l’indiscipline de tous. «Même les orientations données par les  guides religieux ne sont plus respectées». Et puisque la plupart de ces conflits sociaux finissent à la justice ou à la chefferie, alors que les chefs de village ont un rôle important à jouer dans la gestion de leur communauté.

«Et c’est ce qu’on appelle la gouvernance locale», a-t-il expliqué. Aussi a-t-il invité les chefs coutumiers au discernement, à l’humilité et à privilégier les médiations bien menées dans la gestion des crises qui surviennent dans leurs zones de compétence. 

Selon lui, ces derniers doivent absolument s’illustrer par le respect de quatre principes fondamentaux afin d’éviter les problèmes. A savoir une comptabilité transparente, la recherche du consensus, la prise en compte des préoccupations sociales des populations, et enfin leur rôle de représentants de l’autorité étatique dans leurs localités.

Sur ce point, il précisé que les chefs de village constituent aujourd’hui la 11e institution de la République. Le bureau de Friedrich Ebert, initiatrice de cette tribune, est établi en Côte d’Ivoire depuis 1991. Elle s’investit dans la réalisation de projets dans les domaines du développement politique, économique et social.

DRAMOUS YÉTI