Autonomisation de la femme: ‘‘Promo Femme 2000’’ s’active dans le district du Denguélé

Mme Koné Salimata, présidente de l'Ong ‘‘Promo Femme 2000’’
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Autonomisation de la femme: ‘‘Promo Femme 2000’’ s’active dans le district du Denguélé

 Autonomisation de la femme: ‘‘Promo Femme 2000’’ s’active dans le district du Denguélé

« 
Mon souhait, c’est d’encourager ceux qui sont dans l’agro-pastoral à investir dans l’agriculture. Et précisément dans la culture du maïs, du riz, du manioc. Aujourd’hui, nous avons besoin d’unités de transformation de manioc pour permettre aux femmes de se prendre en charge. »  Tels sont les doléances de Koné Salimata, présidente de l’Organisation non gouvernementale (Ong) ‘‘Promo Femme 2000’’ qui s’active dans près de 81 villages dans le district du Denguélé, dans le Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire. Ses cibles: femmes et enfants des villages et quartiers périurbains pauvres.

Selon Mme Koné, la création de son organisation répond au besoin d’améliorer les conditions de vie de la femme et de l’enfant dans les  régions du Folon et du Kabadougou. Ce sont des milliers de femmes, d'enfants et d'ex-combattants qui ont été atteints par les actions de cette Ong.

D’ailleurs, une étude menée par cette Ong du 4 novembre au 2 décembre 1999 sur les conditions de viede la femme et de l’enfant dans 15 villages du département d’Odienné, confirme: « 100% des femmes dépendent financièrement à plus de 87% de leurs maris », révèle cette étude.

C’est la raison pour laquelle, elle a porté sur les fonts baptismaux, ‘‘Promo Femme 2000’’,qui a pour domaine d’intervention entre autres, l’éducation, la démocratie, la lutte contre la pauvreté, l’autonomisation de la femme.


Précurseur de l’école obligatoire et prise en charge de la petite enfance

« Le taux d’analphabétisme étant très élevé à Odienné, nous avons commencé par nous pencher sur le sort des femmes. Nous avons bénéficié en 2002 d’un projet de la Banque mondiale. Nous avons commencé l’alphabétisation fonctionnelle, financé en partie par la Banque mondiale. Lorsque la guerre est survenue, le projet a été arrêté », explique Mme Koné.

Au regard du faible taux de scolarisation dans la région, l’Ong a initié un autre projet pour appuyer le ministère de l’Éducation Nationale et de l'Enseignement Technique. « Ainsi nous avons créé des centres d’encadrement des jeunes enfants de 0 à 5 ans dans 81  villages. Et cela pour libérer les femmes pour qu’elles puissent vaguer à leurs travaux champêtres », a-t-elle souligné. Avant d’indiquer que ce sont les vieilles femmes qui s’occupaient des enfants regroupés. A la rentrée scolaire, les enfants en âge d’aller à l’école y allaient directement.

Par manque de financement, faut-il le souligner, le projet a connu un coup d’arrêt en 2012. Cependant des centres d’encadrement existent toujours. Pour elle, le bilan est positif puisque à en croire la satisfaction des parents.

S’agissant des centres d’encadrement, l’Ong veut bien poursuivre ce projet. « Nous voulons bien continuer (…) A nos manifestations de récompense des meilleurs élèves, la direction régional de l’éducation nationale et de l’enseignement technique (Drenet) est toujours présent. C’est la Drenet qui devait dire au ministre qu’il y a des femmes qui travaillent dans ce sens et mérite d’être appuyé. Si ce n’est pas le cas, le gouvernement ne peut pas savoir qu’il y a une Ong sur le terrain qui fait du bon travail », plaide Mme Koné.


Education de la femme à la démocratie, santé communautaire

A travers d’autres activités l’Ong « Promo femme 2000 » a créée avec le soutien du Pnud et le fonds canadien des champs communautaires pendant la crise de 2002.  Avec l’Unicef, elle a mené  des campagnes de sensibilisation des femmes sur le Vih/Sida. Le domine de la démocratie n’est pas en reste. « Nous avons mené un projet avec l’Union européenne sur la démocratisation et la citoyenneté tout en initiant les femmes aux votes.  Il fallait apprendre aux femmes comment voter », a souligné Mme Koné.

Pour elle, l’alphabétisation et les champs communautaires ont permis aux femmes de se prendre en charge. Pour régler les conflits à l’amiable aussi bien dans les couples que dans la communauté, des hommes été sensibilisés pour appuyer les femmes. Ce qui a facilité le règlement des problèmes pendant la crise, a-t-elle soutenu.


Assistance aux ex-combattants

Avec l’Autorité de démobilisation, désarmement et réinsertion (Addr), cette Ong a procédé au suivi de 1050 ex-combattants repartis en petit groupement.

« Il fallait d’abord recaser les ex-combattants, les assister. Et voir s’ils ont fait exactement ce qu’ils ont choisi comme métier dans le cadre de leur réinsertion. Nous avons eu en charge ce pôle », explique Mme Koné. A l’en croire, les projets de beaucoup d’entre eux ont connu un succès. « Plus de la moitié ont réussi », a-t-elle insisté.  Cette réussite, est due au fait qu’à côté de leurs projets d’élevage on leur a permis de créer d’autres sources de revenu tel que la vente de l’anacarde pendant la campagne. « 
Je pense que si les différents groupements ont une assise, ce sera à notre avantage dans l’avenir », raconte fièrement la présidente Koné.

Cette Ong créé le 26 décembre 1999 dispose de 8 hectares de manioc à Bako et elle entend étendre cette culture à toute la région.

CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info